Doit-on s’étonner que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ait invité dans son pays des représentants de partis d’extrême-droite antisémites à une conférence sur… l’antisémitisme!
Non, en aucun cas et ceci pour plusieurs raisons dont deux principales.
La première est que Netanyahu est un homme d’extrême-droite qui partage nombre de valeurs avec ces partis comme l’ont montré ses relations avec Donald Trump et la frange la plus radicale du Parti républicain.
La seconde est qu’il existe depuis quelques années une alliance entre les chrétiens et les juifs d’extrême-droite, à la fois, contre l’Islam et contre la démocratie républicaine libérale.
Comme le dit Marion Maréchal Le Pen, une des invitées de Netanyahu avec Jordan Bardella, «nous avons des ennemis communs».
Et comme le dit l’adage, «les ennemis de mes ennemis sont mes amis».
Aujourd’hui, nombre de formations d’extrême-droite ont mis leur antisémitisme viscéral et identitaire en attente pour privilégier leur combat contre l’islam, ce qui, de fait, abouti à un rapprochement avec Netanyahu et ses partisans dont le rêve est de bouter les Palestiniens hors de la Palestine pour créer le Grand Israël.
D’autant que le combat contre la démocratie républicaine libérale les unit complètement.
Mais cette alliance est de circonstance.
Une fois les ennemis communs éliminés, la bataille fera à nouveau rage entre eux.
Ainsi, comme le disent les évangélistes, si les juifs ne décident pas de renier leur religion, ils seront détruits jusqu’au dernier par eux ou lors du Jugement dernier…
Car pour ces chrétiens devenus les plus obscurantistes, les Juifs demeurent les déicides en ayant, selon eux, condamner Jésus à mort et il n’y a aucune rédemption autre pour eux que dans l’apostasie.
Quant à l’extrême-droite, une fois les Arabes éliminés, restera à s’occuper des Juifs…
Toutefois, cette alliance est nouvelle, théorisée à partir des années 1970 car, pendant longtemps – et c’est encore le cas pour une frange de celle-ci – l’extrême-droite a noué des liens très étroits avec les musulmans extrémistes – qui vénèrent Hitler – car ils ont aussi un ennemi commun, le Juif.
Et, par exemple, pendant la Deuxième guerre mondial, le mufti de Jérusalem était l’ami des nazis, soutenant la solution finale.
Pour Netanyahu, au-delà de convictions politiques, il s’agit aussi de sauver sa peau.
Criminel corrompu qui devrait être en prison, il utilise tous les leviers possibles pour se maintenir au pouvoir quitte à faire ami avec les antisémites de tous les pays.
C’est ce qu’il fait depuis longtemps avec ceux des Etats-Unis dont beaucoup se trouvent aujourd’hui dans l’administration Trump.