«Si vis pacem, para bellum»(Pour
avoir ma paix, prépare la guerre), cet adage venu sans doute de Rome, dérivé d’un
écrit d’un haut-fonctionnaire de l’Empire, Végèce (qui écrivait dans son
ouvrage De re militari, «C'est en période de paix qu'on se prépare à la guerre»),
tant de fois utilisé et cité, est tellement juste.
Et Montesquieu de nous
rappeler que si les relations entre les personnes d’une même société doivent
être régies par la sécurité, mère de la liberté effective, les relations entre
les Etats, depuis toujours, sont rythmées par les guerres parce qu’il n’y a
aucun médiateur entre eux à la différence des citoyens pour organiser les
relations entre eux et que donc celles-ci obéissent à l’insécurité et à la loi
du plus fort avec un «droit des gens», ancienne dénomination du droit international,
qui permettrait de sortir de cet état d’instabilité permanente, encore faudrait-il
que les Etats acceptent des les appliquer, de droit étant souvent un paravent
civilisationnel à la volonté de violence des pays qui s’en contrefichent lorsqu’ils
veulent imposer leur loi ainsi que nous le rappelle moults spécialistes de ce droit.
La beauté de l’Europe
d’après-guerre, c’est d’avoir cru que la guerre ne reviendrait jamais après le
terrible épisode de 1914-1945, provoqué par les Européens.
Et même lorsque la
guerre froide s’installe, les pays du continent se reposèrent sur les
Etats-Unis pour assurer leur sécurité, donc leur liberté, les Américains ayant
alors intérêt à défendre le monde libre face à l’Union soviétique et ses satellites
est-européens.
Après l’effondrement
de ce bloc de l’Est, beaucoup de peuples et leurs dirigeants affirmèrent qu’il
était temps de désarmer et d’aller vers une suppression des forces militaires!
Ne rions pas, c’était
il y a à peine 35 ans et la démocratie semblait avoir gagné la partie…
Et nous, Européens,
avons oublié l’adage de Végèce en refusant de préparer la guerre pour avoir la
paix.
D’où notre situation
actuelle face au pacte Trump-Poutine qui est en train de se nouer et qui laisse
une Europe dans l’angoisse de ne pouvoir se défendre et de ne devenir qu’un satellite
des Etats-Unis et de la Russie qui veulent se partager ses dépouilles.
Si Poutine veut l’Ukraine,
Trump a rappelé hier lors de son discours au Congrès qu’il voulait le Groenland,
d’une façon ou d’une autre…
Alors, quand les pays européens
et pas seulement ceux de l’UE parlent de se réarmer, la première réaction est:
enfin!
Mais aussi, au vu de
toutes les reculades de ces pays européens pour défendre leur liberté et assumer
leurs responsabilités dans l’ordre mondial, un certain scepticisme est présent
et l’on attend pour voir.
Les déclarations sont
là ainsi que la prise de conscience.