Les Actualités sur Mondiaglobalisation

dimanche 30 mars 2025

Commentaire. En quelques semaines, les États-Unis sont passés d’alliés à adversaires des Européens


L’Histoire retiendra qu’il n’a fallu que quelques semaines pour qu’une des alliances les plus fortes volent en éclat.

Sur la volonté d’un personnage plus que controversé et de ses affidés, les Etats-Unis ont donc changé les relations qu’ils avaient avec tous leurs alliés sans exception et plus particulièrement les pays européens avec un discours qui s’est transformé du tout au tout, passant de déclarations d’amitiés et de coopération à celles de critiques, voire d’insultes, et de menaces.

Un des exemples de ce retournement quasi-immédiat est la volonté de Donald Trump d’annexer le Groenland en passant au-dessus et outre le Danemark dont il fait partie.

Cette volonté a été plusieurs fois réaffirmée et le vice-président étasunien, l’extrémiste de droite, JD Vance, dont une autre particularité est sa  haine des démocraties européennes, vient de se rendre dans le territoire danois pour y faire des déclarations critiquant le gouvernement de Copenhague et affirmant que les Groenlandais avaient tout intérêt à rejoindre les Etats-Unis.

Ce qui a immédiatement suscité une réponse indignée du gouvernement danois par la voie de son ministre des Affaires étrangères, Lars Lokke:

«Nous sommes ouverts aux critiques, mais, pour être tout à fait honnête, nous n'apprécions pas le ton sur lequel elles ont été formulées. Ce n'est pas ainsi que l'on s'adresse à ses proches alliés, et je considère toujours le Danemark et les États-Unis comme des proches alliés.»

Des propos qui n’ont aucun effet sur les autorités américaines alors même qu’une partie de la population sur laquelle Trump compte pour soutenir ses projets, se montre hostile à une annexion des Etats-Unis.

Et les partis de l’île ont décidé, suite aux dernières législatives qui viennent de se tenir, de former un gouvernement d’union nationale pour résister à la pression de l’administration Trump.

Il faut se rendre compte que d’écrire cela, il y a tout juste trois mois aurait été surréaliste…

 

 


samedi 29 mars 2025

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Comme la liberté, la pratique de la sécurité se doit d’être responsable


La liberté afin d’être effective pour le citoyen doit être accompagnée de la sécurité.  

Sans assez de sécurité, pas de liberté. 

Mais, la liberté pour exister ne doit pas être étouffée par cette même sécurité. 

Avec trop de sécurité, pas de liberté. 

Comment atteindre ce difficile équilibre dans une démocratie et est-ce possible? 

La question n’est évidemment pas nouvelle et le duo liberté-sécurité est au centre d’une des questions les plus éminentes concernant la démocratie. 

La société a pour tâche première d’assurer la sécurité de ses membres, c’est là même sa principale légitimité. 

Ainsi, à quoi servirait-elle si sa vie était menacée chaque fois que l’on devait sortir dans la rue, si on pouvait se faire voler en toute impunité, si les assassins n’encouraient aucune sanction? 

Mais la démocratie ne peut pas se contenter d’assurer la sécurité, elle doit offrir la liberté effective à tous. 

Et, qui plus est, dans la sécurité. 

A quoi servirait-elle, en effet, si la licence permettait à certains de faire ce qu’ils veulent au détriment de tous les autres, si elle ne pouvait assurer à chacun sa liberté d’opinion et sa capacité à vivre son individualité? 

Comme tout juste équilibre, celui qui unit liberté et sécurité est constamment en péril et doit être sans cesse réajusté. 

Cependant, il ne doit jamais pencher de manière trop prononcée d’un côté ou de l’autre. 

La menace terroriste est emblématique de cette obligation de trouver un compromis acceptable pour que la liberté puisse s’exercer dans la sécurité mais que cette dernière, tout en étant renforcée, ne limite pas le cœur même des libertés collectives et individuelles. 

Ici, le maître mot est «responsabilité».

Jouir de la liberté implique d’être responsable de ses actes et d’en rendre compte si l’on tombe dans la licence.

Jouir de la sécurité implique qu’on ne la confonde pas avec imposition de sa volonté au détriment des autres pour mettre en place un ordre qui les priverait de leurs droits fondamentaux à être libres.

Il faut ainsi aboutir à ce juste équilibre où, dans une société d’égaux, la sécurité n’entrave pas la liberté et où la liberté ne menace pas la sécurité.

Et un seul régime permet d’y parvenir, c’est la démocratie républicaine libérale.

C’est d’ailleurs sa première mission sur laquelle toutes les autres peuvent et doivent s’appuyer.

C’est à l’aune de sa réalisation effective que l’on peut juger de la réalité de la démocratie et de son niveau d’accomplissement.

Alexandre Vatimbella

 


vendredi 28 mars 2025

Le Focus. Trump: tout ce qui se passe était prévisible, aucun de ses électeurs ne peut dire qu’il ne savait pas


Les électeurs américains ont majoritairement voté pour Donald Trump.

Aucun de ceux qui l’ont choisi pour être leur président ne peut dire qu’il ne savait pas ce qui allait arriver et que nous avons devant nos yeux consternés quotidiennement.

C’est bien la démocratie qui a pris une claque dans la figure en permettant une nouvelle fois à un escroc de la rouler dans la farine grâce au peuple.

La dernière frasque de son administration est d’avoir planifier par téléphones portables une attaque contre les Houthis que tout le monde pouvait intercepter et dont un journaliste a été ajouté à la conversation à la suite d’une erreur d’un des participants alors que les informations échangées étaient classifiées ultra-secrètes!

Et dire qu’Hillary Clinton a sans doute perdu l’élection de 2016 à cause d’une fake news prétendant qu’elle avait utilisée son ordinateur pour envoyer des messages avec des informations secrètes…

Mais cet épisode est un épiphénomène devant le mélange d’incompétence et d’idéologie extrémiste avec laquelle les Etats-Unis sont gouvernées.

On le voit avec le plan économique qui va provoquer une récession selon l’ensemble des économistes.

On le voit dans les négociations avec Poutine où la méconnaissance du dossier de l’invasion de l’Ukraine, de la situation de la Russie et des enjeux stratégiques risquent de conduire au désastre.

On le voit avec la volonté d’annexer le Canada et le Groenland où, au-delà d’une vision impérialiste d’un autre âge couplée avec les images d’Epinal de la conquête de l’Ouest, Trump est en train de se fâcher avec deux des plus sûrs alliés des Etats-Unis.

Et l’on pourrait continuer la liste des méfaits tant en matière de politique intérieure où l’inflation s’emballe et les épidémies menacent faute de campagne de vaccination qu’en matière de politique extérieure où le renforcement des ennemis des Etats-Unis et l’affaiblissement de ses alliés devraient conduire Trump tout droit vers la case destitution…

Peut-être que les électeurs américains ne voulaient pas voter pour ça mais alors il leur suffisait de se rappeler les quatre ans de sa première présidence et de l’écouter parler.

Plus profondément, on est en droit que questionner les failles dans la construction du projet démocratique non seulement aux Etats-Unis mais dans l’ensemble du monde libre.