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lundi 3 février 2025

Le Focus. Un nouveau gouvernement pour la Belgique


C’était le 9 juin dernier: des élections législatives se déroulaient en Belgique et près de huit mois plus tard, le pays a enfin un gouvernement!

Celui-ci bénéficiera du soutien de 81 députés sur 150 mais le vote de confiance n’a pas encore eu lieu.

Ce gouvernement est le fruit d’une alliance improbable.

Cinq partis participent à cette coalition baptisée «Arizona» (du fait des couleurs adoptées par les différentes formations la composant et qui sont celles de l’Etat étasunien) qui succède à la coalition «Vivaldi» dirigée par le libéral flamand Alexander de Croo qui expédiait les affaires courantes depuis juin.

Elle regroupe la droite indépendantiste flamande (N-VA) – arrivée en tête du scrutin –, les libéraux wallons, (MR) les chrétiens-démocrates flamands (CD&V), les centristes wallons (Les Engagés) et les socialistes flamands (Vooruit).

Le futur Premier ministre est le chef du N-VA et maire d’Anvers depuis 2013, Brat de Vewer, au passé d’extrême-droite et qui se présente désormais comme un conservateur libéral, ce que certains doutent qu’il est, mais toujours pour une indépendance de la Flandre.

C’est la nécessité des réformes, notamment concernant les retraites, et de mesures urgentes en matière de finances publiques qui a permis à la Belgique d’avoir un gouvernement et de ne pas attendre 541 jours comme en 2010-2011...

Mais le projet très libéral voire néo-libéral qui doit être mis en place en fait grincer plus d’un notamment du côté des centristes wallons.

Si le parti Les Engagés (ex-CdH et auparavant PSC issu de la démocratie chrétienne), fort de sa renaissance lors des législatives de juin avec le gain de 14 sièges contre 5 auparavant, a décidé de faire partie du gouvernement en acceptant de soutenir des réformes selon lui indispensables, sa présence est très critiquée par l’autre parti centriste wallon, DéFi, qui estime que l’alliance avec le N-VA et MR est contre-nature et que le programme de la coalition Arizona n’a rien de centriste.

Le leader de Les Engagés, Maxime Prévot, a réagi:
«On y est! La Belgique a enfin un accord de gouvernement courageux et responsable qui pense aux futures générations! Un accord qui garantit la qualité et l'accessibilité des soins de santé, une sécurité sociale généreuse, une économie prospère où le sens de l’effort sera valorisé, un refinancement de notre police, notre justice et notre défense, une transition environnementale et énergétique vertueuse, etc. Un accord de réformes pour l’avenir, qui garantit l’indexation et assure le paiement des pensions pour aujourd’hui et pour demain! Ce fut laborieux mais Les Engagés n’ont pas ménagé leur peine, avec discrétion mais surtout efficacité, pour honorer leurs engagements et remettre la Belgique sur les rails de la prospérité et de la crédibilité.»

Pour la présidente de DéFi, Sophie Rohonyi:
«Ça y est. Le pays du surréalisme sera gouverné par un nationaliste flamand. DéFi analysera scrupuleusement cet accord pour mener une opposition constructive dans l’intérêt général et proposer une politique conjuguant responsabilité économique et solidarité sociale.»

Et de poursuivre:
«Le gouvernement fédéral qui se profile n’est pas un gouvernement de réformes mais de régression! Il affaiblit l’Etat, sacrifie Bruxelles et appauvrit sa classe moyenne.»

De son côté, le seul député fédéral et ancien président de DéFi, François de Smet a déclaré:
«L'Arizona arrive enfin 8 mois après les élections et dans la douleur. Nous jugerons sur pièces l'accord de gouvernement. Il y a tout à craindre cependant des signaux reçus. Pour la première fois notre pays sera dirigé par un parti nationaliste. Qui en paiera le prix?»