Nous nous fendons de belles déclarations en affirmant que l’Europe est à un tournant et qu’il est enfin temps qu’elle prenne son destin en main.
C’est même devenu une tradition, un passage obligé pour dire de quel côté – le bon, évidemment – on se trouve.
Mais cela ne suffit plus si jamais cela a suffi une seule fois.
A part se faire lever, d’un seul mouvement, tous les détesteurs d’une Europe unie, à gauche et à droite, ce qui fait croire à certains que l’Europe avance, c’est plutôt à des reculades successives que nous assistons quant à une Union qui en serait véritablement une.
Avec l’élection de Trump pour un second mandat, la montée des populismes extrémismes un peu partout chez nous et les intentions belliqueuses de Poutine, avec la structuration des internationales réactionnaires et totalitaires qui sont souvent de mèche pour tenter de fragiliser et d’abattre les régimes démocratiques, s’il n’y a pas, immédiatement, un véritable choc de prise de conscience dans les pays de l’Union européenne, que nous sommes au bord du précipice et qu’il faut que tous les pays membres déclarent d’une seule voix, forte et sans couac, la mobilisation générale, c’est l’Europe de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, celle du respect de la dignité de chacun et des valeurs humanistes qui disparaîtra et que nous serons plongés dans les temps obscurs.
A tous ceux qui ne voient pas le danger imminent et qui se gaussent du catastrophisme qui ressort de cet avertissement et d’autres similaires, nous disons, nous vous connaissons bien, vous avez, à chaque fois, refusé d’ouvrir les yeux et les cataclysmes sont survenus parce qu’ils se fichent que vous vouliez les voir ou non.
Le nazisme, le fascisme, le franquisme, le salazarisme, le léninisme, le stalinisme, le pétainisme hier et aujourd’hui le poutinisme, mais aussi le nationalisme, ont causé des ravages, de la désolation et tant de victimes innocentes sur notre continent avec la complicité de ceux qui ont détourné le regard.
Et ils sont tous nés en Europe!
Une Europe qui avait décidé, à la fin de la Deuxième guerre mondial, «plus jamais ça» et qui est en train de s’apercevoir que les bonnes formules ne suffisent pas.