Les Actualités sur Mondiaglobalisation

vendredi 28 février 2025

Le Focus. La guerre commerciale a toujours existé, Trump ne va que la booster


La guerre commerciale a toujours existé et Trump ne la réinstitue pas mais lui redonne une ampleur et un statut «officiel».

Qui peut réellement croire qu’aucune guerre commerciale n’est en cours?

Que ce soit la Chine ou les Etats-Unis, le Japon ou le Brésil, tous les pays utilisent tous les ressorts possibles et imaginables pour faire en sorte que leurs productions soient avantagées à l’intérieur de leurs frontières et à l’exportation tout en pénalisant le plus possible celles de leurs concurrents.

Tous les moyens sont bons, à l’édiction de normes soi-disant pour protéger les consommateurs aux subventions plus ou moins cachées en aides à l’emploi, à l’innovation ou à n’importe quoi, en passant par les écarts de coûts de production d’un pays à l’autre et, évidemment, les droits de douane dont Trump veut qu’ils soient la principale arme des Etats-Unis pour protéger ses producteurs.

Une guerre commerciale dont, le plus souvent, le dindon de la farce est l’Union européenne et son grand marché unique qui se protège très mal face aux produits et matières premières venues de l’étranger.

C’est pourquoi les Européens sont aujourd’hui particulièrement inquiets face aux gesticulations de l’extrémiste populiste de la Maison blanche et à son annonce de mettre en place des droits de douane de 25% sur toutes les exportations vers des Etats-Unis avec, sans doute, des sanctions encore plus fortes pour certaines d’entre elles.

Cette nouvelle dimension à la guerre commerciale risque d’être des plus négatives pour les économies du monde entier dont celles des pays de l’UE ainsi que de la Chine mais aussi celle des Etats-Unis comme l’ont prédit la quasi-totalité des économistes américains…

Pour autant, des règles plus équitables et des rééquilibrages sont nécessaires pour que le commerce mondial ne soit pas régi par le tout et n’importe quoi que même l’OMC (Organisation mondiale du commerce) – qui, aujourd’hui, ne sert plus à grand-chose – n’a jamais réussi à y mettre réellement de l’ordre.

Parmi les pays qui ont le plus profité de cette fausse règlementation mondiale, il y a évidemment la Chine qui a pu détourner celle-ci constamment et à profusion pour inonder le monde de ses produits et interdire le plus possible l’entrée ceux de ses concurrents sauf si ceux-ci répondaient à des enjeux stratégiques pour elle.

Reste que les entraves au commerce entre nations n’est jamais la solution au vu de l’imbrication des économies de tous les pays du monde.

Mais, malgré les déclarations lénifiantes, permet ne veut vraiment un commerce équitable…


jeudi 27 février 2025

Editorial La France, leader de l’Union européenne?


L’activité d’Emmanuel Macron ces dernières semaines pour unir les Européens face au duo Trump-Poutine tout en allant rencontrer le président des États-Unis, tout autant pour lui dire quelle est la position de la France et de l’Union européenne vis-à-vis de la politique suivi par ce dernier que pour le retenir dans le camp du monde libre a été forte, déterminée et remarquée.

Cela fait-il de lui le porte-parole de l’UE et de la France son leader?

Ce serait sans doute aller trop loin mais il n’en reste pas moins vrai que le président français est bien le moteur d’une initiative politique et diplomatique qui pose le défi auxquels les pays membres de l’Union sont confrontés et qui engage l’’avenir même de cette dernière.

En cela, Emmanuel Macron et la France sont en pointe pour faire passer l’Europe de simple conglomérat de pays unis dans un marché unique à la construction d’une vraie puissance mondiale.

Peuvent-ils réussir?

Rien ne permet de l’affirmer, ni de l’infirmer.

L’Allemagne qui vient de connaître des élections gagnées par les conservateurs de la CDU-CSU, va certainement avoir un rôle central dans l’orientation que prendra l’Union et d’autres pays auront leur mot à dire sur l’avenir de l’UE.

Reste que la France et son président occupent le terrain à un moment crucial où sont en jeu tellement de choses importantes pour la démocratie dont son existence même.

 

 


mercredi 26 février 2025

Le Focus. Quand les États-Unis changent d’alliés


Le voyage d’Emmanuel Macron à Washington puis celui que va faire Keir Stamer pour tenter de faire comprendre à Donald Trump tout l’intérêt à sauver l’Ukraine et plus largement l’alliance du monde libre et l’OTAN, au-delà des paroles fortes du Président français et de la position pro-Kiev du premier ministre britannique, risquent de ne pas être très productifs en la matière.

Car, tout indique que les États-Unis de Trump veulent changer d’alliés comme le montre la bataille des résolutions qui s’est déroulées aux Nations Unies lundi pour le troisième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par Poutine.

Les États-Unis et les pays européens ont ainsi présenté deux résolutions concurrentes.

Celle de l’Administration Trump «oubliait» de mentionner la Russie comme l’agresseur ce que celle des Européens pointaient en premier lieu.

Présentée au vote de l’Assemblée générale, la résolution américaine était soutenue par la Russie, la Corée du Nord et pas par les pays européens!

Et la résolution européenne ne fut pas votée par les États-Unis…

Si la résolution européenne fut votée telle quelle par l’assemblée des Nations Unies, l’américaine dut être largement amendée grâce aux Européens pour qu’elle le soit également sans le vote en sa faveur de ses rédacteurs, les États-Unis!

Mais l’Administration Trump voulait sa victoire et la défaite des Européens.

Elle présenta alors sa résolution devant le Conseil de sécurité de l’ONU et fut adoptée sans les voix des Européens (France, Royaume-Uni, Grèce, Danemark, Slovénie) grâce au vote de la Russie de la Chine, de l’Algérie, du Pakistan et de Somalie, entre autres, tous des pays totalitaire ou qui n’ont pas de régimes démocratiques réels…

Cette bataille des résolutions était hautement symbolique et marque un tournant dans les relations américano-européennes au moins pour les quatre prochaines années.

 




mardi 25 février 2025

Le Focus. L’Allemagne à droite mais pas encore à l’extrême-droite


Comme prévu par les sondages, la Droite de la CDU-CSU a remporté les élections allemandes (n’atteignant pas les 30%) devançant le parti néo-nazi AfD qui arrive en deuxième position et qui double son score par rapport au précédent scrutin.

D’un côté, il y a un soulagement que l’extrême-droite n’ait pas dépassé les 20% de voix comme certains sondages le prévoyaient mais de l’autre il y a cette crainte que ce n’est que partie remise.

Ainsi, les électeurs de l’AfD, ravis d’avoir plus de 150 députés au Bundestag, clament partout qu’ils seront au pouvoir la prochaine fois, ce qui n’est pas impossible.

 La Gauche avec le SPD est la grande perdante alors que l’extrême-gauche avec Die Linke retrouve ses scores d’avant 2021.

 Autre perdant remarquable, le FDP, le parti libéral qui est à l’origine des élections législatives anticipées – son leader, Christian Lindner, ayant quitté la coalition que son parti formait avec la SPD et les Verts (qui perdent un peu de terrain) –, qui ne parvient même pas à obtenir les 5% de voix nécessaires pour avoir des députés.

 On devrait assister à la formation d’une nouvelle «grande coalition» regroupant la CDU-CSU et le SPD puisque la première n’a pas de majorité absolue au Parlement et qu’elle a toujours indiqué qu’elle ne gouvernerait pas avec l’extrême-droite néo-nazie.

Reste que ces élections confirment la montée en puissance de cette dernière – qui, rappelons-le est soutenue par Donald Trump et Elon Musk –, ce qui est une encore mauvaise nouvelle pour la démocratie et le monde libre d’autant que le passé récent de l’Allemagne rend celle-ci particulièrement inquiétante.