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vendredi 13 décembre 2024

Le Focus. Etats-Unis -La loi du plus fort, la seule que connait Trump


Tout le monde a remarqué que les nominations de Donald Trump pour sa future administration (gouvernement) répondent à deux critères parfois couplés: l’ignorance quasi-totale du domaine dont ils auront la charge et la volonté farouche de détruire l’action de l’Etat fédéral dans celui-ci.

Démanteler l’Etat et les services publics est donc la principale tâche de l’extrémiste populiste élu une seconde fois et cette fois-ci grâce au vote populaire des électeurs étasuniens.

Mais cette haine viscérale de l’action étatique surtout dans sa mission sociale et sociétale ne va-t-elle pas à l’encontre d’une présidence impériale voire autocratique, voire plus que veut mettre en place Trump?

N’a-t-il pas nommé à la tête de la police fédérale, le FBI, un ennemi de l’institution qui veut sa disparition?

Ce qui semble un paradoxe n’en est pourtant pas un.

En réalité, le ex-futur hôte du bureau ovale veut avant tout mettre la main sur les ministères et administrations régaliens (armée, justice, police) pour les purger de ses opposants, c’est-à-dire de ses éléments qui défendent la démocratie républicaine, pour nommer ses affidés et en faire des armes contre ses ennemis de l’intérieur comme ils les appellent et jouer dans la cour des autocrates et autres dictateurs de la planète, ses véritables amis avec les milliardaires.

Quant aux autres ministères, comme ceux de l’Education et de la Santé, il espère les faire disparaître dans une vision néolibérale qui est dominée par deux dogmes capitalistiques radicaux (et qui ont montré leur inanité), le laisser-faire total et la «main invisible» du marché qui ont toujours profité aux plus riches et ont toujours conduit à plus de pauvreté et d’inégalités sociales.

N’oublions pas qu’il a nommé pour «réformer» l’Etat, un libertarien de la pire espèce, Elon Musk.

Car la seule loi que Trump respecte est celle du plus fort.

Ceux qui croient qu’il mettra de l’eau dans son vin (comme ils l’ont cru béatement lors de sa première présidence qui s’est terminée avec une tentative de coup d’Etat!) sont ses idiots utiles.

Malheureusement ils sont nombreux.

 

lundi 9 décembre 2024

Commentaire . Syrie: espoirs et craintes après la défaite d'Assad et la victoire des rebelles dominés par les islamistes


Quel démocrate et humaniste ne fêterait-il pas avec joie et enthousiasme la chute du boucher Assad en Syrie, cet héritier d’un des pires régimes familiaux de la planète au même titre que celui des Kim en Corée du Nord, deux régimes alliés et choyés par la Russie de Poutine…

Comme son père, Bachar Al-Assad a opprimé son peuple, a commis des massacres, a torturé et a violé, a volé et s’est allié aux pires dictateurs de la planète dont il fait partie.

Son départ du pouvoir une excellente nouvelle si…

Si ceux qui viennent de le chasser ne sont pas des islamistes du même acabit que Daesh, Al-Qaida ou le Hamas, des groupes terroristes sunnites, sunnites comme le sont les rebelles.

Or ces derniers sont dirigés par le groupe fondamentaliste Hayat Tahrir al Shams (HTS, Organisation pour la libération du Levant) dont les dirigeants ont un passé qui ne plaide pas en la faveur d’un futur régime démocratique aux valeurs humanistes mais plutôt à celui, si ce n’est aussi brutal que celui de Daesh, que l’on peut trouver en Afghanistan ou que veulent implanter les Frères musulmans dans tous les pays arabes.

Néanmoins, le chef de HTS, Abou Mohammad al-Jolani (de son vrai nom Ahmed al-Chareh) a fait des déclarations plutôt modérées, répondant ainsi aux vœux de son principal allié, le président de la Turquie, Erdogan.

Reste que, dans le passé, ce genre de propos n’a engagé que ceux qui y croyaient…

D’autant que des chercheurs spécialisés sur la Syrie sont plus que dubitatifs sur la «modération» d’un homme au passé plus que radical et qui a été récemment accusé de crimes de guerre selon l’ONU.

Même si, quoi qu’il arrive, il faut se réjouir de la défaite d’un tel régime qui est également une défaite des régimes de Poutine et des mollahs iraniens, rien ne permet de dire que la Syrie des islamistes sera moins une dictature que celle des Al-Assad et, tout aussi préoccupant, qu’elle ne deviendra pas une nouvelle base du terrorisme mondial.

 

jeudi 5 décembre 2024

Le Focus. Etats-Unis – Résultats des élections: Présidence, Chambre des représentants et Sénat aux républicains


Les derniers résultats des élections générales qui se sont déroulées aux Etats-Unis le 5 novembre dernier permettent de donner le résultat final.

Le Parti républicain a ainsi remporté non seulement la présidence avec l’élection de Donald Trump (49,9% des voix contre 48,4% à Kamala Harris) mais également la Chambre des représentants (avec 220 élus contre 215 au Parti démocrate, ce dernier gagnant un siège) et le Sénat (avec 53 élus contre 47 au Parti démocrate, ce dernier perdant quatre sièges).

C’est donc une victoire complète – même si les écarts ne sont pas importants – qui va permettre au parti de droite dominée par son aile radicale et extrémiste de pouvoir gouverner à sa volonté pendant deux ans sans entrave particulière d’autant que la Cour suprême est à sa botte et qu’il possède le plus grand nombre de gouverneurs et contrôle une majorité de Congrès des Etats.

Cette hégémonie du Parti républicain en regard du programme de Trump, de sa volonté d’agir comme un autocrate et sa volonté de démanteler l’Etat fédéral et la plupart des services publics (dont certains qu’il veut supprimer) est évidemment un danger pour la démocratie américaine.

Il faudra également scruter l’évolution du Parti démocrate après cette défaite, notamment de voir s’il va garder une ligne centriste majoritaire ou s’il va se déporter sur sa gauche.

Un Parti démocrate qui va devoir faire éclore de nouveaux leaders en vue de 2028 où Kamala Harris devra trouver sa place.