Ce dernier a répondu en incriminant son bouc émissaire favori, la France, en faisant un parallèle entre les collaborateurs des nazis pendant la deuxième guerre mondiale et la nationalité française d’un membre de cette cour, Ronny Abraham, qui est juif!
Comment expliquer cette décision?
Si on suit les magistrats et au vu de la situation dans la bande de Gaza, on peut justifier cette décision par le nombre de morts et de destruction, par la volonté d’éliminer une population indépendamment des responsabilités de certains de ses membres dans leurs crimes et de leur volonté génocidaire envers les juifs.
Si on conteste cette décision, on peut le justifier en expliquant que le premier ministre d’Israël après le massacre du 7 octobre 2023 a voulu en finir une bonne fois pour toute contre la menace récurrente d’organisations terroristes – dont le Hamas – qui ont pour but explicite de tuer le plus de juifs possibles et de chasser les survivants afin de détruire une fois pour toute l’Etat d’Israël.
La brutalité avec laquelle se déroulent les représailles aux atrocités du 7 octobre se justifierait par l’éradication du Hamas et par l’exemplarité de l’opération militaire en cours sachant que la population de la bande de Gaza est en partie fanatisée par la propagande des extrémistes palestiniens qui débute à la naissance même de tout habitant et pendant toute sa scolarité.
On peut rétorquer à cet acquiescement de l’opération militaire en cours que le peuple palestinien a été obligé de se radicaliser face à sa condition et au refus de lui accorder un Etat.
C’est vrai mais cela justifie-t-il le massacre du 7 octobre qui est autant la cause et le prétexte à l’action de Netanyahou?
Non et c’est là le nœud du problème de la décision de cour.
Quand celle-ci lance un mandat d’arrêt contre Poutine pour ses crimes en Ukraine ou quand elle a fait de même avec des leaders des communautés de l’ex-Yougoslavie, rien ne pouvait justifier leur barbarie.
Ici, Israël joue son existence.
Mais cela ne lui donne pas le droit de tuer sans discrimination et de détruire à cette gigantesque échelle.
Ainsi, si on peut dire qu’il n’y a pas de génocide en cours à Gaza, il y a une évidente volonté d’affaiblir cette terre palestinienne pour longtemps, de terroriser la population pour qu’elle cesse de soutenir le Hamas et d’éliminer cde dernier.
Mais si l’intention de génocide n’existe pas, il n’en demeure pas moins vrai que la solution brutale au problème de ce territoire engendre de la violence excessive et des crimes dont certains peuvent sans doute être qualifiés de crimes de guerre.
Reste le cas Netanyahou, un radical à la tête d’une coalition dont certains partis membres sont d’extrême-droite, un personnage corrompu et brutal qui, s’il n’était premier ministre, serait sans doute derrière les barreaux et qui n’a cessé de gouverner pour son propre compte et non celui de son peuple.
Pour autant, il a été élu démocratiquement à son poste par le peuple israélien et, d’après les sondages, a gagné en popularité depuis l’opération militaire à Gaza et celle également en cours au Liban.
Voilà qui nous ramène à ce qu’Alexandre Vatimbella écrivait récemment ici, que la démocratie et les valeurs humanistes ne sont pas ou plus systématiquement liées.
Une question qui va bien au-delà du conflit en cours au Moyen-Orient comme in vient de le voir avec l’élection de Donald Trump – un allié indéfectible de Netanyahou – aux États-Unis.