Tous les Américains raisonnables, de tous les bords politiques, parfois même engagés dans des politiques plus ou moins radicales veulent faire barrage à un nouveau mandat de Donald Trump et soutiennent Kamala Harris.
Ainsi, on trouve dans les soutiens de l’actuelle vice-présidente, la représentante radicale de gauche Alexandria Ocasio-Cortez et le très conservateur ancien vice-président Dick Cheney.
Et de l’ancien chef d’état major de l’armée américaine, Mark Milley, pour qui Trump est un «dictateur en puissance», aux stars Taylor Swift et Barbra Streisand, la liste est longue et impressionnante.
De déclarations en déclarations, toutes ces personnalités qui généralement se font face et se combattent pour le pouvoir, se mobilisent pour sauver la démocratie.
Pourtant, cela ne suffira peut-être pas à empêcher Donald Trump de gagner le 5 novembre prochain.
Pour l’instant, il demeure derrière dans les sondages nationaux mais dans les marges d’erreur et il est en tête dans plusieurs États-clés.
Et il risque de gagner alors même qu’il montre des signes de sénilité, que son incompétence se dévoile dans chacune de ses interventions dont leur seule rhétorique est celle de l’insulte, de la haine où les théories complotistes et les mensonges sont débités à une vitesse hallucinante.
Les historiens et les chercheurs en sciences politiques pourront dans le futur et avec le recul nécessaire expliquer avec tous les tenants et les aboutissements ce phénomène qui rappelle à bien des égards les montées irrésistibles des totalitarismes dans la première moitié du 20e siècle dans le monde, de la Russie au Japon, de la Chine à l’Allemagne.
Mais, dans la présent, la menace que la première puissance du monde soit dirigée par des extrémistes populistes est bien là.
Il faut bien comprendre que l’on se trouve dans une bataille entre deux mondes, celui d’une société de liberté et celui d’une société autocratique aux relents dictatoriaux.
Et se rendre compte que près d’une moitié des Américains qui comptent se rendre aux urnes penchent pour la seconde, non pas malgré tout ce que cette Amérique raisonnable leur explique, mais malgré ou peut-être justement surtout parce que Trump leur montre de ce qu’il est et de ce qu’il veut faire.