Mais pas de beaucoup et pas dans tous les États notamment les États-clés, ceux qui feront la différence le 5 novembre à cause de ce système électoral d’un autre âge qui se fait par Etat et avec des grands électeurs qui basculent d’un seul côté lorsqu’un candidat obtient une voix de plus que son concurrent le plus proche.
Sans oublier quelques candidatures «parasites» de politiciens qui n’ont aucune chance de gagner mais qui font courir le risque à des candidats proches de leurs positionnements se faire battre par l’autre camp.
Ce qui, pour mémoire, s’est passé en 2000 avec la défaite d’Al Gore face à George W Bush et en 2016 avec la défaite d’Hillary Clinton face à Donald Trump.
Dès lors, la victoire du populiste extrémiste Donald Trump est dans l’ordre du tout à fait possible.
Et c’est cela qui est le plus inquiétant.
Qu’il ait gagné, avec l’aide des médias, en 2016 face à la centriste Hillary Clinton pouvait être une incongruité et la concordance de divers facteurs, certes alarmants, mais qui avaient peu de chances de se reproduire.
D’ailleurs, en 2020, sa lourde défaite, près de 8 millions de voix d’écarts entre le centriste Joe Biden et lui, semblait confirmer ce diagnostic.
Cependant, au lieu de se perdre dans les poubelles de l’Histoire après une tentative de coup d’Etat juste avant la passation des pouvoirs, Trump n’a pas disparu de la sphère publique et, plus incompréhensible, de la sphère politique.
Bien au contraire.
Il a été adoubé par le Parti républicain devenu un véritable nid d’extrémistes et de radicaux, loin de ce qu’il fut au temps de Lincoln et de Théodore Roosevelt, plus du tout républicain, pour être son candidat.
Il bénéficie, comme en 2016, d’une couverture médiatique sans nul pareil avec des chaînes d’info en continu et des sites internet qui traitent cette élection comme de la téléréalité.
Et ne parlons même pas des réseaux sociaux, véritable révélateur glaçant de l’âme humaine d’une grande partie de l’Humanité.
Et il a fait mieux que résister à Joe Biden qui partait pour être réélu avec un bilan plus qu’honorable, surtout comparé au sien, ce qui a obligé le président en place à jeter l’éponge et laisser la place à sa vice-présidente Kamala Harris.
La centriste a démarré en fanfare, démontrant ses qualités et rattrapant le retard des démocrates dans les sondages pour être dans une dynamique qui semblait inarrêtable.
Pourtant, aujourd’hui, à 20 jours des élections, les deux candidats se retrouvent très proches l’un de l’autre.
Certes, Kamala Harris est en tête mais Donald Trump n’est pas loin, réussissant des scores ahurissants dans les sondages au vu de ce qu’il est, de ce qu’il dit et de ce qu’il fait.
De fait, les États-Unis sont le laboratoire de la capacité de la démocratie à résister à la vague du populisme extrémisme qui se nourrit de haine et de bêtise, qui touche toutes les démocraties.
Si le résultat de 2016 était catastrophique, celui de 2020 semblait rétablir l’ordre démocratique mais 2024 pourrait être celui de la désillusion complète.
Et la plus vieille démocratie du monde pourrait avoir, de nouveau, à sa tête un extrémiste, populiste, démagogue, menteur, escroc, raciste, agresseur sexuel, condamné pénalement, admirateur des dictateurs et incompétent.
C’est pourquoi cette élection étasunienne est un moment si important pour l’avenir de la démocratie au 21e siècle.