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jeudi 17 octobre 2024

Editorial. Israël ou Liban, comment choisir pour la France?


Israël et le Liban sont deux amis de la France.

La sécurité des deux pays est un devoir selon les principes de notre politique étrangère.

C’est pourquoi, d’ailleurs, dans la force des casques bleus déployée au Sud Liban pour sécuriser la frontière entre les deux pays, la France est présente avec nombre de ses militaires.

Mais, comment fait-on quand ces deux pays sont en conflit comme actuellement?

On rappelle, come l’a fait Emmanuel Macron, que l’on ne transigera pas avec la sécurité et l’existence d’Israël et… du Liban!

Cela s’appelle la quadrature du cercle et donc du domaine de l’impossible.

Apporter son soutien à deux pays qui se battent entre eux pour leur survie et la sécurité de leurs ressortissants nécessite de faire constamment des exercices d’équilibrisme qui sont aussitôt condamnés par l’une ou l’autre partie en présence.

Demander qu’Israël cesse ses bombardements sur le Liban et voilà que le gouvernement Netanyahou crie au scandale faisant intervenir Vichy et la Shoah.

Demander que le Liban ne soit plus une menace pour Israël avec ses groupes terroristes qui y règnent plus ou moins en maîtres et voilà que le gouvernement libanais s’insurge en affirmant être la victime récurrente.

Bien évidemment, des deux côtés on est souvent dans la mauvaise foi.

Lorsqu’Emmanuel Macron, pour protéger les casque bleus des Nations unies rappelle que c’est grâce à cette dernière qu’Israël existe, il a raison.

Et quand Netanyahou lui répond en parlant d’une «guerre de libération» d’un territoire qui n’appartenait pas alors au peuple juif, il ment effrontément mais rappelle qu’il y a bien eu un terrorisme sioniste pour faire plier tous ceux qui voulaient s’opposer à la résolution de l’ONU créant l’Etat hébreu.

Lorsqu’Emmanuel Macron rappelle que des décisions ont été prises par cette même ONU pour assurer la sécurité de la frontière nord d’Israël et qu’elles doivent être appliquées, il a raison.

Et quand le monde arabe lui répond qu’il s’agit d’une résistance tout à fait légitime, il ment parce que les pays qui le composent dans leur grande majorité ont toujours refusé une vraie négociation de paix pour faire coexister Israélien et Palestinien et que l’Iran n’a qu’un but, la destruction d’Israël avec ses «proxys» comme le Hamas, le Hezbollah et les Houthis.

Dans ce jeu de poker menteur où la vie de tant d’innocents est en jeu, la France, depuis toujours en non depuis la présidence d’Emmanuel Macron, jongle constamment avec des soutiens qui se confrontent.

D’autant que la France n’est pas les Etats-Unis, c’est-à-dire une grande puissance qui pourrait tenter d’imposer une «pax franca», si tant est d’ailleurs que les Américains en soient capables.

Dès lors, il se peut que le timing ou la manière dont sont exprimés les soutiens ne soient pas toujours aussi diplomatiques qu’il le faudrait.

Mais, en regard des fondamentaux de la politique étrangère de la France, la position du Président de la république est exactement dans leur lignée.