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lundi 7 octobre 2024

Editorial. Comment soutenir Israël sans soutenir Netanyahou?


En ce jour anniversaire de l’attaque terroriste immonde du Hamas contre des enfants, des femmes et des hommes innocents, la défense de la démocratie israélienne ne souffre aucune discussion.

La lutte contre le terrorisme non plus.

En revanche tel n'est pas le cas de permettre à Netanyahou de rester au pouvoir et de consolider son poste de premier ministre.

Mais depuis le 7 octobre 2023, la question de savoir comment soutenir Israël et sa lutte contre le terrorisme sans pour autant soutenir Netanyahou semble insoluble.

Manifester par la voix et les actes un soutien au peuple israélien et lui assurer son existence, tout en appuyant sa lutte contre le Hamas, le Hezbollah et leur principal bailleur de fonds, l’Iran, n’est pas du tout la même chose que d’apporter un soutien à son premier ministre, un populiste radical et corrompu, ainsi qu’à son gouvernement où se trouve trois ministres d’ultra-droite.

D’autant que Netanyahou a bien compris tout le bénéfice personnel qu’il peut tirer de crise.

Il l’instrumentalise sans la moindre scrupule afin de demeurer à son poste sachant que redevenu simple citoyen, il serait sans doute condamné et mis en prison.

Et rien dans son attitude et ses propos ne semble indiquer qu’il est prêt à mettre fin aux opérations de son armée quelles que soient les conditions d’un cessez-le-feu.

Cela semble être la quadrature du cercle et le Premier ministre israélien l’a correctement analysé.

La nouvelle passe d’arme qui l’oppose au Président français est emblématique.

Emmanuel Macron vient de demander que les livraisons d’armes à Israël dans le cadre de son combat dans la bande de Gaza contre le Hamas soit interrompue afin de faciliter la recherche d’un cessez-le-feu, non pas pour sauver le Hamas de la destructions totale – qui reste d’ailleurs encore peu crédible – mais pour éviter des morts supplémentaires dans la populations civile.

Benjamin Netanyahou a évidemment répondu immédiatement que cela était inacceptable accusant le chef de l’Etat de la France de vouloir laisser tomber son pays, ce qui est évidemment faux comme l’a encore montré son association à la destruction des missiles que les iraniens viennent de lancer sur Israël et notamment Tel Aviv.

S’il n’est pas possible de soutenir Netanyahou pour tout démocrate républicain, il n’est pas, non plus, possible de le dissocier du soutien à son pays.

Et pas sûr que des élections permettraient de régler le problème, sa cote étant remontée depuis les succès à Gaza puis au Liban dans une population qui a été traumatisée par l’attaque du 7 octobre et qui vit les événements actuel souvent dans une complète insécurité.

Même si de très importantes manifestations d’Israéliens ont eu lieu pour demander l’arrêt des combats et le départ de Netanyahou (ainsi que la libération des otages détenus par le Hamas), celui-ci semble avoir renforcé son pouvoir qui, rappelons-le, avant le 7 octobre ne tenait qu’à un fil et auquel le Hamas a donné une dynamique, un acte sans doute voulu sachant que le but de l’organisation terroriste est de provoquer une guerre régionale avec l’implication de l’Iran en espérant pouvoir détruire Israël et l’éliminer tous les juifs, ce qui est son but affiché depuis sa création dans sa charte.

Ce qui reste donc c’est de mettre la pression sur Netanyahou sans pour autant mettre en danger la sécurité d’Israël et sa lutte contre le terrorisme afin de trouver une issue à ce conflit dévastateur pour les populations civiles et faire en sorte que des négociations prennent sa place pour enfin trouver un moyen de régler la question israélo-palestinienne.

Il y a actuellement peu de place pour que cette stratégie donne des résultats probants mais elle est indispensable à être mise en œuvre pour essayer que la paix ne soit pas impossible.

Emmanuel Macron le sait sans doute mais a au moins le mérite de tenter de faire bouger les lignes même si son intervention juste avant cet anniversaire était quelque peu maladroite.