Si la décision de viennent de rendre les six juges ultra-conservateurs, certains très proches de l’extrême-droite, n’est pas aussi catégorique, elle ouvre pourtant la voie à cette possibilité.
Et, «subsidiairement», elle sauve pour l’instant le soldat de la croisade réactionnaire, le populiste extrémiste Trump, d’un procès pour sa participation à la tentative de coup d’Etat du 6 janvier 2021 qui aurait du, au minimum, le rendre inéligible, et, normalement, l’envoyer en prison…
Dans un arrêt écrit par le «chief justice», John Roberts (le plus «modéré» des juges réactionnaires!), aussi alambiqué que contraire à la Constitution et aux principes de la démocratie républicaine qui régissent les États-Unis, la cour, déjà déconsidérée aux yeux d’une majorité d’Américains comme n’étant pas une instance judiciaire mais politique, estime qu’il y a plusieurs cas de figures et qu’il faut rechercher à chaque fois (avec toutes les lenteurs voulues et les multiples appels possibles avant qu’un tribunal puisse éventuellement rendre un jugement que ladite cour pourra évidemment invalidée!) les intentions du président.
Comme celui-ci pourra systématiquement prétendre qu’il avait une immunité pour tout et n’importe quoi afin d’échapper à un procès, nous voilà pratiquement dans une monarchie élective avant de passer dans une autocratie puis dans une dictature.
Comme l’écrit la juge libérale, Sonia Sotomayor, «le président est à présent un roi au-dessus de la loi».
Pour sa collègue Ketanji Brown Jackson, «les graines du pouvoir absolu ont été plantées».
Quant à la centriste
Hillary Clinton, elle a tweeté:
«Je suis d'accord avec la juge Sotomayor au sujet de l'arrêt sur l'immunité
rendu par l'aile trumpiste extrémiste de la Cour suprême: «Craignant pour notre
démocratie, je suis en désaccord».
En novembre prochain, il appartiendra au peuple américain de demander des
comptes à Donald Trump.»
Ce 1er juillet 2024 est une date aussi sombre pour la démocratie américaine que le fut le 6 janvier 2021.
Dans une allocution solennelle, le Président des États, Joe Biden, a déclaré que cet arrêt «signifie presque à coup sûr qu’il n’y aura théoriquement aucune limite à ce que pourra faire un président».