Editorial. Oui, la commémoration est totalement légitime pour toujours aller de l’avant sans jamais oublier
Les reproches en
France contre Emmanuel Macron sur sa soi-disant frénésie mémorielle qui serait
autant de manière d’occuper l’espace médiatique que de l’utiliser à des fins
politiciennes et électoralistes sont inappropriées.
Car se rappeler c’est
honorer ou se recueillir mais c’est aussi et surtout empêcher le retour de ce
qui s’est passé ou de mettre en avant des personnes ou des faits qui ont fait progresser l’Humanité et les valeurs
humanistes.
Le mémoriel permet de
ne pas oublier mais aussi de construire l’avenir et de fonder le présent.
C’est vrai que le
récit mémoriel n’est pas toujours en totale adéquation avec le récit historique,
ce qui est parfois un euphémisme.
Néanmoins, la
commémoration permet une union autour de faits marquants qui permettent de
construire un récit pour une communauté, la souder et provoquer de la
fraternité.
Ainsi, les «journées
internationales» qui se succèdent dans l’année et qui ont connu une inflation
conséquente ces dernières années, permettent au moins de se rappeler et
d’honorer des individus, des groupes ou des idéaux ainsi que de rappeler les
combats à mener en regard des valeurs humanistes.
La commémoration
mémorielle peut être aussi utilisée avec une totale légitimité lorsqu’il s’agit
de l’opposer aux dérives du présent.
De ce point de vue, avoir
fait du 80e anniversaire du débarquement allié sur les plages de
Normandie, un événement d’une grande ampleur face au retour des extrémismes qui
ont été la cause de cette Deuxième guerre mondiale et de ses dizaines de
millions de morts dont on ne saura sans doute jamais s’ils étaient au-dessous
ou au-dessus des 60 millions, est totalement justifié.