Editorial d’Alexandre Vatimbella. La haine et la colère des extrêmes ne font pas une politique, juste de la vengeance et du chaos
L’extrême-gauche et l’extrême-droite véhiculent toutes deux
une parole de haine et de colère qui se reflète dans leurs soutiens à tous les
mouvements de foule populistes, à leurs prises de parole, prises de position et
à leurs comportements plus ou moins violents ainsi que dans les programmes des
partis qui les représentent.
Une haine et une colère qui ne construisent rien mais qui
suscitent l’envie de vengeance et l’établissement du chaos.
Une haine et une colère destructrice comme toute haine et
toute colère, à ne pas confondre avec la révolte et l’indignation devant
l’inacceptable qui, elles, construisent.
Dans leurs identités profondes, les extrêmes ont une hargne
viscérale pour le consensus et le compromis, les seules manières dans une
démocratie républicaine de conduire une politique raisonnable et rationnelle.
Par leurs idéologies de la confrontation et de l’élimination,
les extrêmes ne vivent que par le conflit, que par l’existence de boucs
émissaires (souvent les mêmes) et par la promotion de discours et d’actes où la
dignité de l’autre, celui qui ne pense pas comme elles, est niée.
Ce n’est guère étonnant puisque l’objectif affiché des
extrêmes est la destruction de la démocratie républicaine libérale, le régime
de l’échange, du vivre ensemble et de la liberté qu’elle soit de pensée,
d’opinion et de bâtir son propre projet de vie, le régime du respect de la
dignité humaine.
Quant à l’égalité elle ne doit bénéficier qu’à leurs clientèles
respectives dans une sorte de sur-égalité dont elles auraient droit par essence
et qui doit être payée par l’autre, l’ennemi, le bouc émissaire.
La fraternité, elle, n’est évidemment que pour leurs
sur-égaux dont est bien sûr exclu l’autre, le mal-pensant.
Les extrêmes sont par définition le stade ultime du
clientélisme politique qui se manifeste déjà dans les partis de gauche et de
droite.
Rien ne peut justifier que des organisations (partis
politiques, syndicats, associations diverses) qui affirment défendre la
démocratie et ses valeurs humanistes s’allient avec les extrêmes.
Jamais.
Et encore moins dans cette époque troublée que nous vivons
où seul un axe central (tous les partis allant de la gauche social-démocrate à
la droite libérale en passant par le centre libéral-social) uni dans sa défense
de la démocratie républicaine peut faire barrage à la victoire des extrêmes.