Je m’en fiche que mon voisin de palier croit en un dieu ou plusieurs, en la nature ou en rien du tout, je veux juste qu’il respecte ce que je crois.
Je m’en fiche des choix de mon voisin de palier s’il respecte les miens, c’est-à-dire qu’il respecte ma dignité et mon individualité comme je respecte les siens, qu’il ne m’impose donc pas ses choix comme je ne lui impose pas les miens.
Ce que je veux de mon voisin de palier, c’est qu’il soit juste un démocrate c’est-à-dire que ses choix de vie n’impliquent que lui-même et personne d’autre.
Et même si mon voisin de palier est représentatif de toute la population et que je suis seul dans mes choix, tant que mes choix respectent ceux des autres et leurs dignités, je lui interdit de me dénier ma liberté de choisir ma vie et de vivre libre et égal à lui.
La différence entre un démocrate et un adepte des régimes autoritaires et totalitaires, c’est que le premier vit sa vie sans vouloir l’imposer aux autres alors que le deuxième estime que ses choix de vie doivent être la norme et que tout déviant de celle-ci doit être puni au nom de normes et de morales dont il a décidé qu’elles étaient obligatoires.
La différence entre un démocrate et un adepte des régimes autoritaires et totalitaires, c’est que le premier pose le respect de la dignité et de l’individualité de toute personne au-dessus de tout autre principe car de ce respect découle une société de liberté et d’égalité.
Tous ceux qui estiment qu’ils sont des victimes de la société démocratique parce qu’ils ne peuvent imposer leur manière de vivre comme norme unique sont en réalité des prédateurs de la liberté qu’ils ne conçoivent que comme étant une déviance qu’il faut éliminer.
La seul cadre légitime est l’universalisme car il nous traite, mon voisin de palier et moi, comme deux égaux dont aucun, ni lui, ni moi, n’a un quelconque droit supérieur.
Je ne lui dénie pas de vivre ses choix, ni de vivre avec des personnes qui partagent ses choix si il ne les leur a pas imposés mais aucune communauté, qu’elle soit culturelle, cultuelle, ethnique ou autre, ne possède des droits particuliers qui lui permettrait de s’organiser et d’adopter ses propres règles qu’elle imposerait à ceux qui en font partie mais aussi à tous les autres au nom d’un quelconque respect qui serait un irrespect à leurs choix de vie.
Je ne dénie pas à mon voisin de critiquer mes choix de vie tant qu’il ne me dénie pas de critiquer les siens et tant qu’il n’agit pas pour m’empêcher de vivre la vie que j’ai choisie et que je n’impose à personne d’autre que moi.
Oui, je m’en fiche des choix personnels de mon voisin de palier tant qu’ils ne m’interdisent pas de vivre les miens dans la liberté et l’égalité avec lui.
Alexandre Vatimbella