Un calvaire pour lui.
Ce jeudi, après une délibération assez courte, le jury l’a en effet reconnu coupable des 34 charges qui pesaient contre lui au tribunal de New York dans l’affaire Stormy Daniels, une star du X avec qui il a eu des rapports sexuels et dont il avait acheté le silence lors de la campagne présidentielle de 2016 pour ne pas oblitérer ses chances face à Hillary Clinton.
Il connaîtra sa peine le 11 juillet prochain mais il est déjà le premier président des États-Unis à jamais avoir été jugé coupable dans un procès pénal.
Une première peu reluisante qui sera à jamais associée à son nom dans l’Histoire.
La question est de savoir si cette condamnation qui n’est sans doute pas définitive (il peut faire appel) va jouer un rôle dans la campagne présidentielle de cette année et si cela va l’handicaper face à Joe Biden ou, au contraire, le favoriser.
Poser cette question est déjà, en soi, la preuve d’une démocratie américaine qui fonctionne mal.
Comment en effet un ex-président qui a tenté un coup d’Etat pour ne pas quitter le pouvoir (et qui doit être jugé pour cela) et qui vient d’être reconnu coupable pénalement pourrait encore avoir une chance d’accéder à la Maison blanche en novembre prochain?!
D’abord parce que cette condamnation ne le rend pas inéligible.
Ensuite, et le plus important, parce qu’il a le soutien indéfectible d’une énorme majorité des électeurs républicains alors que Joe Biden ne bénéficie pas d’un tel soutien dans l’électorat démocrate et que les «independents», les Américains qui ne sont affiliés à aucun parti, ne sont pas aussi majoritairement qu’il le faudrait avec le président actuel pour en faire un gagnant assuré.
Néanmoins, on sait que nombre d’électeurs républicains ont déclaré, notamment dans les sondages, qu’ils ne voteraient pas pour Trump s’il était reconnu coupable dans un des quatre procès auxquels il devait faire face.
Le fait qu’il ait été reconnu coupable des 34 chefs d’accusation qui étaient portés contre lui dès le premier de ces quatre procès peut avoir des conséquences négatives sur sa candidature.
Mais il faudra attendre les sondages de ces prochaines semaines pour constater quel effet cette condamnation a en termes d’intention de vote.
A la sortie du tribunal, Donald Trump a, dans une rage à peine contenue, accusé tout ce qu’il a pu, notamment Joe Biden et son gouvernement (alors que le cas était porté par l’Etat de New York et que les autorités fédérales ne sont pas intervenues dans ce procès), d’être responsables de sa condamnation, estimant qu’elle n’était que politique, discours qu’il va évidemment tenir dans les prochains jours dans ses meetings et ses interventions médiatiques.
Reste à savoir si, malgré tout, une brèche ne se fera pas jour chez ses soutiens.
Toujours est-il que cette condamnation est, quoiqu’il arrive, un tournant dans cette campagne présidentielle.