Comme le disait mon professeur de droit international à l'Université Paris I, le droit international n'est respecté que par ceux qui ne peuvent faire autrement, c'est-à-dire les États les moins forts.
Les grandes puissances, elles, le respectent quand il va dans leur sens…
Ce qui ressemble comme deux gouttes d’eau au système des rapports de force que pourtant le droit international devait remplacer…
Voilà une réalité qui ne date pas d'aujourd'hui, ni d'hier ou même d'avant-hier.
De ce constat désabusé, le procès des dirigeants nazis à Nuremberg et les interventions des Nations unies dans certains conflits font partie des quelques exceptions.
Pour autant, le droit international est bien autre chose qu’une coquille vide, existe et est même en expansion, ce qui serait un point positif si ce n’était pas souvent que du faux-semblant et du maquillage de la loi du plus fort.
Mais, on aurait tort de trop pinailler pour réduire le droit international à une sorte de bonne conscience que l’on ressort toujours pour l’afficher et que l’on remet dans la naphtaline quand il s’agit de passer aux choses sérieuses!
Car ce droit a appris à se faufiler dans les interstices, à s’imposer subrepticement, à être une sorte de mauvaise conscience pour les Etats-voyous ou les volontés trop criantes de le considérer comme un rien du tout, affirmant ainsi son existence et capable dans certains cas de civiliser les rapports de force qui dominent toujours et encore la scène mondiale.
Et l’on doit le soutenir dans sa subversion d’un ordre international cynique et violent.
Parce que, oui, pour tout démocrate, tout humaniste, tout universaliste, tout centriste, le droit international est indispensable pour créer une humanité civilisée, obéissant à des règles juridiques et à des principes humanistes.
De ce point de vue, les centristes comme Aristide Briand ou Robert Schuman et quelques autres ont toujours été des promoteurs d’un droit international et d’organisations internationales afin de réguler les rapports mondiaux.
Reste un point fondamental: le droit international ne peut être et ne doit être une contrainte sur les Etats qui ont décidé de l’appliquer vis-à-vis des Etats qui l’ignorent.
Il ne peut-être un handicap pour ceux qui décident de l’appliquer face à ceux qui tirent parti de cette contrainte pour imposer leur rapport de force.
Le droit international pour vraiment exister doit être symétrique et multilatéral ou il n’est pas.
C’est pourquoi, aujourd’hui, il ne concerne réellement que les relations bilatérales entre quelques Etats, l’énorme majorité étant des démocraties, alors que les pays totalitaires et autoritaires s’assoient le plus souvent dessus sauf quand ils peuvent l’utiliser à leur unique profit.
La marche du droit international est une nécessité mais elle est semée constamment d’embûches.
Tout comme la démocratie républicaine libérale.
Aris de Hesselin