Tout le monde doit respecter les mêmes lois ainsi qu’une réglementation qui permet qu’une vraie concurrence soit être strictement appliquée.
Comme le dit souvent le président des Etats-Unis, Joe Biden, le capitalisme n’est un bon système que s’il existe une vraie concurrence.
Et la vraie concurrence passe également par une même réglementation sociale qui soit la plus protectrice possible pour les travailleurs.
C’est la position du Centre et du Centrisme depuis toujours.
Or ce n’est le cas dans aucun pays et, surtout, dans le monde où la globalisation (la mondialisation économique) est, malgré l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce (qui ne sert malheureusement à plus grand-chose), une jungle.
Nombre de conflits plus ou moins armés, nombre de conflits sociaux ont pour origine une même déviation dans le jeu et/ou le non-respect des règles plus ou moins bien établies.
Il est toujours piquant d’entendre les responsables politiques et les experts nous parler du droit international lorsque l’on sait que les relations internationales sont encore et toujours dominées aujourd’hui par la loi du plus fort comme l’apprennent tous les étudiants en droit au cours de leurs études...
Certes, le ou les plus forts ne peuvent pas systématiquement imposer leur(s) règles(s) du jeu mais ils pèsent de tout leur poids pour que la loi générale se rapproche de celle(s)-ci ou pour la contourner quand elle ne leur convient pas.
Ce que n’ont pas compris les adversaires et autres contempteurs de la globalisation, c’est que celle-ci était une chance pour obliger tout le monde à jouer selon la même règle.
Non pas que l’objectif ait été atteint ou que ce soit celui de certains pays, au premier rand desquels la Chine et, pas très loin de là, les Etats-Unis, mais une communauté internationale essayant de poser une règle du jeu identique, ça ne se voit pas tous les jours!
D’ailleurs, l’échec de l’organisation de la globalisation se voit dans l’échec de l’OMC même si l’organisation internationale fonctionne toujours et prend parfois des décisions.
Le constat est donc là, sans appel, la concurrence n’existe pas.
Mais pour qu’elle existe vraiment, il ne suffit pas que tout le monde joue selon les mêmes règles, il faut aussi que ces règles soient adaptées à la réalité, c’est-à-dire que tout le monde ne part pas avec la même chance que ce soit une PME face à une multinationale ou un pays en développement face à un pays riche.
D’où la difficulté de s’entendre sachant, par exemple, que la Chine a tenté pendant longtemps, avec succès, de se présenter contre toute évidence comme un pays en développement pour justifier la non-application de nombre de règles du commerce mondial ainsi que des législations sociales protectrices des travailleurs.
Pour aller de l’avant, il faudrait que la communauté internationale ressemble en plus grand à l’Union européenne et à son grand marché.
Cependant, tout n’est pas parfait dans celle-ci parce que la concurrence entre les Etats membres et à l’intérieur des Etats membres n’est pas parfaite en témoigne les conflits économiques et sociaux qui surgissent ici ou là.
De plus, la fraternité (solidarité) n’y étant pas la vertu cardinale en matière économique et commerciale, l’égalité de traitement n’est pas toujours respectée ce qui permet à certains d’avoir plus de libertés que d’autres…
La guerre de Poutine contre l’Ukraine a bien montré que les mécanismes ne sont pas toujours efficaces ou ne sont pas assez contraignants.
Au début de l’invasion russe, chaque pays a joué son propre jeu (et intérêt) en matière énergétique permettant au dictateur du Kremlin de continuer à se remplir les poches grâce à ces divisions.
Et il peut toujours acheter des composants électroniques par des tours de passe-passe, de même que vendre son gaz et son pétrole, il suffit de faire transiter produits et matières premières par des pays tiers.
L’aide à l’Ukraine est également passée par l’assouplissement des règlementations douanières pour les biens qu’elle produit ce qui a exacerbé le ressentiment de certains secteurs comme celui de l’agriculture.
Cependant, le grand marché a créé une formidable dynamique et a évité bien des difficultés aux pays de l’Union européenne.
C’est donc en prenant ses réalisations, ses succès et ses échecs, ses accomplissements et ses inactions qu’il faut partir pour bâtir un système qui garantira du mieux possible que la même règle du jeu s’appliquera à tous et avec le maximum d’équité.
Ce n’est évidemment pas facile parce que les tricheurs existeront toujours au poker comme au Monopoly!
Néanmoins, c’est la seule manière de parvenir à un monde où l’on pourra également s’attaquer à tous les défis qui menacent l’Humanité comme le changement climatique, les épidémies et l’épuisement des ressources.
Alexandre Vatimbella