Centriste, libérale, socialiste et droite conservatrice sont les quatre tendances qui ont formé une coalition pour gouverner la Pologne et, enfin, renvoyer les populistes radicaux du PiS dans l’opposition (même si le président de la république, membre de ce parti es toujours au pouvoir).
Dirigé par le libéral Donald Tusk, le nouveau gouvernement d’axe central mais principalement centriste s’est fait élire sur la promesse que la démocratie n’était pas morte en Pologne et que les populistes pouvaient être battus.
Avec un programme en 100 points, la coalition a du travail en perspective, de la légalisation de l’avortement à l’indépendance de la justice par la restauration de l’ordre juridique qu’une réforme du PiS avait pratiquement supprimé en passant par la dépolitisation de l’ensemble de l’administration, de l’école à l’armée en passant par les médias publics qui étaient devenus de vulgaires outils de propagande du PiS, le renforcement des droits des femmes.
En réalité, la tâche principale de Tusk au début de son mandat est de «dé-PiS-iser» la Pologne et un système d’appropriation du pouvoir, une tâche qui devrait passer in fine par la case justice avec des enquêtes et des poursuites d’un certain nombre de membres du parti populiste, une promesse de campagne de la Coalition civique.
Mais c’est aussi dans les relations internationales que les changements devraient se faire jour sans parler de la politique européenne.
Tusk, ancien président du Conseil européen de 2014 à 2019, est un européen convaincu, ce qui tranchera avec l’ancienne majorité qui, comme tout populisme, jouait constamment contre l’UE.
Personne ne sait encore comment pourra agir concrètement le nouveau gouvernement formé en début de semaine puisqu’il sera sous la menace constante du veto présidentiel et de l’annulation de ses décisions par le Tribunal constitutionnel qui est aux mains du PiS.
Ce n’est qu’en 2025 qu’une élection présidentielle est programmée et qui pourrait enfin permettre de mettre en route les mesures et réformes promises et indispensables pour que la Pologne redevienne une véritable démocratie.
Premier ministre de 2007 à 2014, Tusk est à la tête d’une majorité qui comprend la Coalition civique (composée de la Plateforme civique, Moderne et Initiative polonaise), Troisième voie et La Gauche.