L’urgence écologique que ce soit en matière de climat, de pollution et de développement durable est une réalité.
Ce qui est également une réalité, c’est ce qu’est le monde actuel.
Il y a des pays riches, des pays qui le sont moins et d’autres qui sont loin de l’être.
Et dans les pays riches, il y a des riches, des moins riches et des pauvres.
Tout l’agenda écologique qui est pour la plupart constitué de mesures à prendre au plus vite, lui, est réaliste vis-à-vis de la situation en la matière que nous connaissons mais ne l’est pas face à cette réalité des différences de développement et de condition.
Au-delà d’une injustice que l’on ferait peser sur les plus pauvres en les obligeant à ne pas se développer ou atteindre un niveau de vie acceptable, une autre réalité c’est qu’ils ne peuvent financer ces mesures et, surtout, que les prendre aurait un impact désastreux sur ses populations qui dans bien des cas manquent de l’essentiel.
Certains prônent, pour que l’on parvienne malgré tout à tenir cet agenda, de faire une large redistribution, à tout le moins que les riches financent largement les mesures à prendre par les pays les moins développés.
Cependant, là aussi, la réalité n’est pas celle-là.
Oui, il y a des aides mais elles ne sont pas à la hauteur des objectifs poursuivis et ne peuvent l’être pour deux raisons: le refus des populations des pays riches d’être une sorte de vache à lait en l’espèce et la limite des aides que les pays riches peuvent distribuer, tous pays riches qu’ils sont.
Cela pose la question de savoir quoi faire.
S’il est vrai qu’une vraie révolution des comportements est nécessaire pour que notre monde puise faire face à la hauteur des enjeux à cette urgence écologique, tout aussi vrai est que constamment culpabiliser les humains de par la planète pour leur irresponsabilité est in fine contre-productif.
Demander, par exemple, la fermeture immédiate des usines polluantes est ainsi une illusion car quel pays accepterait de mettre des centaines de milliers de ses ressortissants au chômage?
Quelles populations resteraient les bras croisés devant cette casse sociale?
Ce ne serait soutenable, ni économiquement, ni socialement et cela aurait comme conséquence de braquer les populations contre l’indispensable transformation écologique de nos modes de vie.
L’idée est donc de faire ce que l’on peut faire et de bien le faire, ce qui est loin d’être le cas.
Exemple en ce sens: avoir un comportement individuel mais aussi collectif responsable en matière de gaspillage, de déchets, de pollution, voilà qui est possible et qui reste encore beaucoup trop limité voire embryonnaire.
D’autant que développer le plus possible des pratiques et des comportements vertueux dans un principe de réalité enclencherait une dynamique qui permettrait de changer d’échelle tout en faisant des populations, non pas des ennemies à stigmatiser sans cesse, mais des alliés dans un but commun: sauver l’Humanité.