Attaquée par ses ennemis intérieurs et extérieurs, lâchée par nombre de ceux dont elle protège la liberté et la dignité dans la sécurité, critiquée par ses propres intellectuels et experts médiatiques, si la démocratie républicaine se sort de cette crise qui coure depuis une partie de ce troisième millénaire, elle prouvera définitivement sa force.
L’acharnement de ces offensives, leur intensité, une sorte d’union sacrée entre les extrémismes de gauche et de droite, entre les religieux et les profanes, entre les haineux et les envieux, sont autant de coups de boutoir pour l’affaiblir puis provoquer son effondrement.
Pour l’instant, la démocratie républicaine résiste plus ou moins bien mais elle résiste.
C’est d’autant plus méritoire qu’elle le fait dans le cadre d’un Etat de droit – même s’il est parfois écorché – alors que ses adversaires utilisent tous les moyens et se fichent pas mal des formes.
Car il ne faut pas s’y méprendre, la démocratie républicaine part toujours avec un handicap face à ces offensives et ces vagues constantes d’agression.
Défendre des valeurs humanistes, proposer la liberté dans l’égalité et inversement, rechercher le respect de la dignité de chacun et protéger son individualité sont autant de «désavantages» face à des idéologies, des régimes et des terroristes qui ne proposent que l’enfermement totalitaire et le traitement des individus comme un vulgaire troupeau d’asservis.
Pourquoi celles-ci et ceux-ci séduisent autant de personnes au sein même des démocraties républicaines?
D’abord par les mensonges populistes et démagogiques diffusés et qui touchent des personnes soit limitées, soit en souffrance, soit en précarité et qui sont donc ouvertes à tous les bobards qui leur font miroiter une sorte de paradis sur terre.
Ensuite parce qu’elles ou ils semblent proposer un ordre face à l’instabilité ressentie du monde, la sécurité face à ses multiples violences.
Or, c’est tout le contraire qui est leur véritable programme.
Aucun régime totalitaire, qu’il soit séculier ou religieux n’a apporté la prospérité à son peuple tout en le respectant et lui apportant les garanties sécuritaires.
Sans parler que pour y parvenir, tous les droits humains sont bafoués constamment ainsi que la dignité de chaque individu.
La «fatigue démocratique» invoquée pour expliquer le désintérêt voire le lâchage de la démocratie républicaine par les peuples qui bénéficient de ce régime serait plutôt cette propension humaine à ce que nous soyons toujours insatiables et que nous cherchions des boucs émissaires à nos récriminations et nos revendications au lieu de nous satisfaire du positif de nos existences.
Et la démocratie par sa nature, ses fondements, ses principes et ses règles donnent la possibilité de nous plaindre et de le faire savoir à l’opposé d’un régime totalitaire.
Aujourd’hui, nous sommes sans doute à une des croisées des chemins dont sortira une nouvelle ère.
Sera-t-elle dominée par l’espoir démocratique ou par la noirceur du totalitarisme?
La question demeure ouverte.
Mais une chose est sûre et certaine: la démocratie républicaine n’en sortira pas vainqueure si nous ne l’aidons pas à gagner cette guerre que les forces réactionnaires et despotiques ont engagé contre elle.
A chacun de choisir son camp.
Alexandre Vatimbella