Victimes de violences physiques, sexuelles et morales, d’inceste, de harcèlement, dormant dans la rue et ayant du mal à manger à leur faim, considérés comme des incapables à qui l’on dénie le plus souvent le droit de prendre des décisions, la réalité du quotidien de nombreux enfants en France et dans le monde est loin de ce mythe scandaleux que certains chantres d’une éducation aussi répressive que passéiste ont voulu nous vendre pendant des années, celui de l’enfant-roi qui dicterait à ses parents ses désirs, ses caprices et qui serait gâté au-delà de la raison ce qui produirait ensuite un adulte adolescent attardé et exécrable.
Je l’ai déjà dit et écrit, non, l’enfant n’est pas roi mais il est très souvent l’enfant de parents qui se considèrent, eux, comme des rois et des reines et qui n’acceptent pas que l’on ne traite pas «leur» rejeton avec toute la déférence qui leur est due, à eux.
Pourquoi ai-je dit scandaleux?
Parce que les médias ont diffusé ces dernières décennies cette image du sale gosse dont les parents lui passaient tout dans une admiration sans borne.
Or, non seulement cette image est largement mensongère parce que l’«enfant-roi» est une exception mais surtout parce qu’il existe dans la société un non-respect de l’enfance qui est lui une terrible réalité de par ses conséquences parfois mortelles.
C’est ce que nous rappelle le rapport de la ciivise sur l’importance de l’inceste, l’état des lieux critique de la Dynamique pour les droits de l’enfant (regroupant 28 associations de défense de l’enfance), le plan contre le harcèlement devant l’ampleur du phénomène, les constatations des organisations humanitaires sur les traumatismes dus la violence armée dont sont victimes les enfants lors de conflits dans le monde et que nous vivons en direct avec la médiatisation de l’attentat terroriste du Hamas et la réponse israélienne ainsi que l’invasion de l’Ukraine par Poutine ainsi qu’une multitude d’autres travaux et témoignages.
Non, l’enfance n’est pas un long fleuve tranquille pour des centaines de millions d’enfants à travers le monde tout simplement parce que les adultes sont des irresponsables incapables de protéger leurs progénitures.
Alors que ce 20 novembre est la Journée internationale de l’enfance et que voici bientôt 35 ans que la Convention relative aux droits de l’enfant a été adoptée, l’enfant vit encore trop souvent dans la précarité qu’elle soit matérielle, affective, psychologique ou médicale.
Comment dans ce cadre la promesse de la démocratie, donner les mêmes chances à tous de réussir leur projet de vie pourrait avoir une once de réalité?
Comment peut-on espérer avoir des adultes épanouis, respectueux de l’autre et responsables de leur vie?
Au nom des valeurs humanistes défendues par la démocratie républicaine, nous avons l’impérative obligation, le devoir catégorique de faire en sorte qu’aucun enfant ne soit oublié et que tous bénéficient de la protection les plus absolue.
Car, non seulement, l’enfant n’est pas un sous-humain mais sa condition définit l’entière société dans laquelle il vit.
Et nous avons encore beaucoup de travail pour que nous puissions réellement la qualifier d’humaniste.