Interrogée par CNN, une jeune activiste américaine de gauche d’origine arabe et pro-palestinienne, affirme qu’elle ne votera pas pour Joe Biden en novembre 2024 à cause de son soutien à Israël et à Netanyahu.
Au-delà de la bêtise du raisonnement – en lui retirant sa voix et en risquant de le faire perdre, elle favorise l’élection de Trump, un populiste d’extrême-droite, raciste et ami du radical Netanyahu (ce que n’est pas Biden), ce qui sera bien pire pour la cause qu’elle prétend défendre –, sa position résume néanmoins la problématique actuelle du président sortant: comme ce fut le cas pour Hillary Clinton en 2016, la gauche américaine s’apprête à ne pas voter pour lui l’année prochaine et ainsi permettre une nouvelle élection de Trump à la présidentielle.
On pensait que cette erreur historique au vu des quatre ans passées à la Maison Blanche de Trump avait peu de chances de se reproduire.
On avait tort.
Les sondages montrent ainsi une désaffection d’une partie de la gauche pour Biden qui lui reproche, comme pour Clinton, d’être un centriste et donc, à ses yeux, un représentant des capitalistes et de la finance, donc plus proche de Trump que d’elle.
Dès lors, ses adeptes estiment que Biden-Trump c’est bonnet blanc et blanc bonnet.
Et dans cette vision idéologique que la réalité ne légitime absolument pas, elle préfère même l’élection de Trump qui pourrait être le déclencheur d’une réaction violente, voire d’une révolution, appliquant la même tactique que Jean-Luc Mélenchon et LFI en France par rapport à Emmanuel Macron et au RN.
Cette gauche qui n’est pas majoritaire dans son camp a néanmoins la possibilité de faire battre la candidat démocrate et, on l’a vu, elle l’a prouvé en 2016 puisque le système électoral indirect (les électeurs élisent des grands électeurs dans chaque Etat qui élisent le président) fait que, dans plusieurs Etats-clés, il suffit de quelques milliers de voix pour faire basculer le résultat d’un côté ou de l’autre.
Ainsi, Hillary Clinton a remporté le vote populaire avec trois millions de voix d’avance mais a perdu dans ces Etats ce qui a permis à Trump de récolter plus de grands électeurs.
En appliquant la même stratégie aujourd’hui alors même que Trump a tenté un coup d’Etat en janvier 2021 et que sa future présidence sera une nouvelle tentative d’instaurer un régime autocratique aux Etats-Unis, voire pire, elle sait pertinemment qu’elle met en danger la démocratie républicaine libérale.