L’attaque du Hamas contre Israël, selon l’AFP et la BBC, ne serait pas un acte terroriste car, selon ces médias, il n'y a jamais eu, il n'y a pas et il n'y aura jamais d'actes et d'attentats terroristes...
Toujours selon eux, libre à ceux qui veulent les qualifier comme tel mais, dans l’absolu, il n’y a pas de terrorisme seulement des actions violentes et meurtrières.
Ce relativisme est extrêmement dangereux.
Il ne cautionne évidemment pas les actes comme ceux du 11 septembre 2001 à New York, du 13 novembre 2015 à Paris, du 14 juillet 2016 à Nice ou du 7 octobre en Israël.
En revanche, en refusant de leur accoler l’étiquette de «terrorisme», ils laissent la porte ouverte à des qualifications comme «résistance» ou «droit légitime de défendre une cause», etc.
On voit bien que c’est une position impossible à défendre.
Car, malgré leurs dénégations, il existe bien des actes terroristes.
Pour le CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales) du CNRS, le terrorisme est un «Ensemble des actes de violence qu'une organisation politique exécute dans le but de désorganiser la société existante et de créer un climat d'insécurité».
Et le terrorisme, à l’opposé de la guerre, a une cible, les population civiles innocentes avec, au-delà des tueries, la volonté manifeste de les terroriser.
C’est justement ce qui fait que l’on parle de terrorisme et non de conflit entre deux entités où s’affrontent des groupes armés organisés telles des armées ou des milices.
S’en prendre uniquement ou principalement à des civils est la caractéristique première du terrorisme.
En revanche, les victimes civiles «collatérales» d’un conflit guerrier ne sont pas dues au terrorisme mais à des actes de guerre qui peuvent être, dans certains cas, qualifiés de crimes de guerre s’ils ont été commis intentionnellement mais toujours secondairement par une armée pendant un conflit (comme le crime de guerre d’Oradour-sur-Glane des SS).
C’est pourquoi l’attaque du Hamas en Israël est un acte terroriste et ne peut en aucun cas être appelé action de guerre ou crime de guerre.
Pourquoi donc ces médias ont-ils choisi cette dénégation au-delà d’une explication que l’on peut qualifier à tout le moins de spécieuse.
Il s’agit d’un choix éminemment idéologique et non journalistique qui est de considérer les organisations terroristes avant tout comme des mouvements de résistance.
Or, rappelons, que les mouvements de résistance ont la particularité de s’attaquer prioritairement aux représentants armés (armée, police et autres) d’une puissance étatique.
Par quelque bout qu’on le prenne, les explications de l’AFP et de la BBC n’ont aucune base solide.
Enfin, pour l’AFP, précisons que, oui, en droit international, malgré toutes les tentatives et les projets de convention, il n’y a pas encore eu de consensus général sur le terme de «terrorisme» pour des raisons idéologiques que l’on peut comprendre de certains Etats terroristes ou qui soutiennent le terrorisme.
En revanche, cette agence de presse est française et voici
ce que dit le code pénal de son pays:
«Titre II : Du terrorisme (Articles 421-1 à 422-7)
Chapitre Ier : Des actes de terrorisme (Articles 421-1 à 421-8)
Article 421-1
Constituent des actes de terrorisme, lorsqu'elles sont intentionnellement en
relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de
troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur, les
infractions suivantes :
1° Les atteintes volontaires à la vie, les atteintes volontaires à l'intégrité
de la personne, l'enlèvement et la séquestration (…)»