Bien sûr, la victoire de l’extrême-droite aux élections législatives qui viennent de se dérouler aux Pays-Bas doit être relativisée.
Le Parti pour la liberté de Geert Wilders arrive certes en tête mais avec 23,5% des voix et 37 sièges sur 150 au Parlement.
Pour autant, cette première place avec 8% d’avance sur la coalition écolo-gauche qui arrive en seconde position est une nouvelle alarme pour les démocrates.
Ne s’y sont pas trompés Orban, Le Pen et Salvini qui se sont empressés de féliciter leur ami Wilders.
Il semble que l’on assiste à une sorte de grand renoncement démocratique des peuples occidentaux à l’instar de ce qui vient de se passer en Argentine avec la victoire du populiste Milei et, surtout, de la possibilité réelle de voir Donald Trump revenir à la Maison blanche en novembre 2024.
Quant aux peuples privés de démocratie, leur relative passivité voire, parfois, leur soutien à un régime autoritaire ou dictatorial surajoute à cette idée de renoncement (même s’il faut toujours de méfier d’analyses où le désir d’une population à la parole plus ou moins confisquée ne peut être réellement appréhendé).
En France, le dernier sondage sur la prochaine présidentielle, au-delà d’un résultat qui ne signifie pas grand-chose pour l’échéance elle-même, est néanmoins intéressant pour le présent et le rapport entre les forces politiques et les idéologies.
Ainsi, plus de 60% des électeurs sont prêts à voter pour un candidat extrême et/ou populiste.
En creux, moins de 40% d’entre eux voteraient pour un candidat d’une formation démocratique…
Et le dernier sondage concernant les élections européennes donnent les listes de partis extrémistes et/ou populistes en tête avec un cumul de 49% contre un peu plus de 47% pour les listes de partis démocratiques (avec un peu plus de 3% indiquant vouloir voter pour «une autre liste»).
Par quelque bout qu’on prenne la question, la dynamique demeure aux partis qui combattent la démocratie républicaine libérale.
Dans un monde où l’invasion de Poutine contre l’Ukraine puis le massacre terroriste du Hamas ne provoquent pas d’indignation générale, pire, trouve de très nombreux soutiens, et où des régimes totalitaires agissent en toute impunité comme en Chine, la démocratie, attaquée de l’intérieur et de l’extérieur (rappelons le projet de Poutine et de Xi de créer un nouvel ordre mondial qui la supprimerait) est de plus en plus en danger de mort.
Et ce n’est pas une opinion mais un constat.