Alors que des voix s’élèvent chez les responsables politiques mais aussi dans les populations des démocraties pour remettre en question le soutien du monde libre à l’Ukraine ou à Taïwan avec l’argumentation d’un prix trop élevé à payer, il est bon de rappeler que si nous avons décidé d’aider l’Ukraine envahi par Poutine et que nous affirmons que nous ferons de même pour Taïwan si l’idée venait à Xi d’imiter son ami du Kremlin, c’est aussi se battre pour assurer notre sécurité et lutter pour notre liberté.
On peut voir ce soutien des démocraties comme un acte de générosité à l’égard de peuples agressés ou menacés par des régimes totalitaires, ce qu’il est en partie.
Mais ne faisons pas de la politique «guimauve»!
Nous aidons l’Ukraine et sommes prêts à défendre Taïwan parce qu’il est essentiel que le totalitarisme ne gagne pas des batailles et remporte petit à petit la guerre contre les valeurs humanistes qui sont à la base de nos démocraties.
Être solidaire des Ukrainiens, des Taïwanais mais aussi des peuples sous domination de régimes totalitaires comme en Biélorussie, en Afghanistan ou en Iran, c’est considérer que nous sommes dépositaires de valeurs universelles dont l’objectif est l’émancipation de la personne et le respect de sa dignité.
C’est indiquer à la population mondiale que le combat de la liberté est éternel et que la barbarie ne doit jamais imposer son ordre et la détruire.
Et que nous sommes prêts à la confrontation contre tous ceux qui veulent en priver des peuples libres comme les Ukrainiens et les Taïwanais.
Bien entendu, nous n’avons pas la capacité – sauf à risquer une conflagration mondiale avec les totalitarismes – d’aider comme il conviendrait de le faire les peuples déjà sous le joug.
Nous pouvons espérer qu’ils se soulèvent et qu’ils parviennent à l’emporter en étant prêts à leur donner le coup de pouce nécessaire pour y parvenir.
Et n’oublions pas que cette lutte n’a rien de romantique: une planète de démocraties serait un lieu de paix où les conflits de règleraient d’abord par la négociation et le compromis.
C’est donc, d’abord, notre intérêt.