Les généraux et autres gradés du Mali, du Burkina-Faso, du Niger et maintenant du Gabon affirment qu’ils ont renversé les gouvernements légaux et légitimes de ces pays parce qu’ils étaient corrompus et qu’en l’espèce, ils agissaient au nom du peuple, pour le peuple.
Cette thèse est reprise par nombre de commentateurs et pas seulement les propagandistes de ces putschistes ou les autorités des pays autocratiques et totalitaires.
Mais une question se pose alors: pourquoi ces sauveurs autoproclamés qui affirment avoir le soutien de peuple ne se sont pas présentés aux élections puisque dans les pays cités, tous avaient de gouvernement élus démocratiquement.
On objectera, avec raison, que certaines élections n’étaient peut-être pas si transparentes et honnêtes comme au Gabon.
C’est sans doute vrai mais les militaires auraient pu tout de même se présenter puis contester les résultats et éventuellement faire ensuite leur coup d’Etat et arguant qu’ils avaient au moins essayé de respecter au départ le processus légal mais que cela n’avait servi à rien.
On comprend bien que leurs raisons de prendre le pouvoir sont loin de l’intérêt général et d’une démarche altruiste.
De même que l’on sait nombre de personnes – manipulées voire rémunérées pour une partie d’entre elles – vont soutenir ces régimes militaires qui n’offriront malheureusement pas d’alternatives aux dirigeants déchus souvent vénaux, véreux et incompétents.
Pire, ces putschs nous rappellent l’instabilité chronique d’une Afrique mais aussi que la démocratie que les élites de ces pays avaient dû le plus souvent adopté sous la contrainte de la communauté internationale, n’est plus le modèle prégnant.
L’Afrique nous montre ainsi la régression inquiétante de l’ordre démocratique aungrand plaisir de la Chine et de la Russie.