Or donc, ce 2 août était le «Jour du dépassement de la Terre».
Inventé par l'ONG américaine Global Footprint Network, il correspond théoriquement à la date de l’année à partir de laquelle l’Humanité a consommé l’ensemble des ressources naturelles que la planète est capable de produire en un an pour régénérer ses consommations ou absorber les déchets produits, dont le CO2.
Après ce jour, nous utiliserions des ressources que nous ne pourrions renouveler et nous accumulerions des déchets que nous ne pourrions éliminer.
Cependant, l’ennui avec ce Jour du dépassement, c’est que s’il parle de quelque chose de primordial, il est avant tout un outil de communication car il se base sur des données et des critères qui sont loin de faire consensus chez les spécialistes.
Nombre de critiques sur le mode de calcul, sur ce qui est additionné, sur les projections réalisées, sur le montant du CO2 montrent qu’il ne peut être utilisé par les scientifiques comme un indicateur fiable.
C’est d’autant plus gênant que les politiques relaient dorénavant très largement cet événement.
On peut se réjouir que l’on parle du danger d’un productivisme effréné, d’une consommation inutile et de leurs conséquences sur les ressources de la Terre mais aussi de notre dépendance à un modèle économique qui est né dans au 20e siècle avec les techniques du marketing comme outil de propagande.
Néanmoins, on peut se désoler qu’il s’agisse d’un jour emblématique qui n’en est pas un.
D’une part parce que nous n’avons pas besoin d’être trompé pour être convaincus que nous devons changer nos comportements de producteurs-consommateurs afin de ne pas gaspiller pas nos ressources et d’autre part parce que cela donne des armes à tous ceux qui nient ce problème.