Imaginons que l’Ukraine gagne la guerre que lui fait Poutine ou, en tout cas, ne la perde pas, quel en serait l’impact au niveau mondial.
Bien sûr les Ukrainiens seraient fous de joie et on les comprend tandis que Poutine serait sans doute renversé ou, à tout le moins, dans une forte zone de turbulences.
Mais, dans ce monde où la démocratie est continuellement attaquée par des ennemis extérieurs et intérieurs, où les régimes autocratique et totalitaires clament fièrement que leurs régimes sont l’avenir de l’Humanité, y aurait-il un bouleversement, voire un renversement de ces tendances qui menacent les valeurs humanistes?
C’est difficile à dire mais, en se basant sur les comportements humains et les précédents, on peut penser qu’au-delà d’une réaction en surface des défenseurs de la démocratie, rien ne bougerait ou presque sur les mouvements profonds que l’on voit se mouvoir depuis des décennies et qui ont connu une accélération depuis le début de notre troisième millénaire.
Sauf si, évidemment, cette victoire de l’Ukraine entraînait un changement de régime – et pas seulement de dirigeants – en Russie et que cela déstabilisait des potentats comme en Chine ou en Iran (deux pays alliés de la Russie), menait à leur perte des dictateurs tels ceux de Biélorussie ou de Syrie et avaient des conséquences positives sur la situation en Afrique (avec l’effondrement prévisible de la milice Wagner).
Mais si cela est souhaitable, cela serait également le début d’une ère d’instabilité très dangereuse pour la paix mondiale avec des possibilités de fuite en avant de régimes en train de s’écrouler.
Dès lors, on peut penser que les démocraties ne tenteraient pas de tirer avantage de cette victoire autrement que pour renforcer leur défense comme une montée en puissance de l’OTAN et de l’Union européenne, deux organisations que rejoindrait l’Ukraine.
On voit bien que le mouvement déclenché par Poutine en envahissant sans raison autre que de renforcer son pouvoir l’Ukraine aura, quelle que soit l’issue de cette guerre, des conséquences qui pourraient être gigantesques et d’une possible puissance dévastatrice.
Lors de la chute du communisme à la fin du deuxième millénaire, la communauté internationale a réussi à éviter une déflagration générale.
Des pays comme ceux de l’Est de l’Europe se sont libérés du joug dictatorial et la Russie aurait pu les imiter.
Mais des peuples comme les Chinois ou les Iraniens n’ont pas été invités au banquet de la liberté et continuent à en payer le prix.
Et un terrorisme islamique ultra-violent et meurtrier a vu le jour.
Avec, également, le retour du bâton qui est la situation mondiale que nous connaissons actuellement.
Nous devons nous battre et espérer en la victoire de l’Ukraine.
Mais nous devons, comme le dit depuis le début le président français, Emmanuel Macron préparer cette paix (ou cette non-guerre) qui va suivre le conflit actuel.
Parce que cette période sera peut-être encore plus cruciale que celle que nous vivons actuellement sans savoir exactement ce qu’elle nous réserve.