Il y a quelques années, le club des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) regroupant les principaux pays émergents semblaient pouvoir devenir un contre-pouvoir à l’Occident dans la première partie de ce siècle puis de la dépasser dans la seconde.
Mais s’il est encore vivant, il ne fait plus que de la représentation et n’a quasiment aucun poids sur le monde et son économie.
Il faut dire que le Brésil n’a pas connu le boom espéré au début du 21e siècle, bien au contraire; la Russie de Poutine, au lieu de se développer en tant que pays moderne est devenu une dictature corrompue en décrépitude; l’Inde n’a pu réellement s’extraire de ses problèmes structurels et de sa pauvreté endémique qui touche la grande majorité de sa population avec en plus, l’arrivée à sa tête d’un populiste dangereux, Modi; l’Afrique du Sud post-Mandela est le pendant africain du Brésil au niveau des promesses non-tenues (il faut dire que le pays n’avait été accepté dans le club que parce qu’il fallait un représentant africain).
Quant à la Chine, son économie est poussive et sa société civile complètement anesthésiée à cause du dictateur Xi ce qui l’éloigne encore de devenir la première puissance mondiale.
Mais les Brics étaient déjà une organisation bancale dès l’origine.
Que l’Inde et la Chine s’y trouvent réunie est une incongruité tellement les deux pays sont des rivaux irréconciliables et tellement les dirigeants indiens ont peur d’une Chine hégémonique.
Que la Russie soit présentée comme un pays émergent est une sorte d’escroquerie.
En outre, la rivalité avec la Chine – mise en sommeil actuellement du fait de l’invasion par Poutine de l’Ukraine – est une menace constante pour la Russie dont beaucoup prédisent sa vassalisation à terme vis-à-vis de son puissant partenaire de l’Est.
Quant au Brésil, ses seules matières premières – à l’instar de la Russie – ne peut lui permettre de jouer dans la cour des grands.
La mode des «grands pays émergents» ayant vocation à chambouler l’ordre mondial et à s’installer à la tête de la gouvernance mondiale est passée.
Mode, parce que sa réalité n’a jamais existé.
Mais, à part pour la Chine, les pays membres des Brics ont intérêt à maintenir l’illusion d’une cohésion qui est un de leur seul moyen d’exister comme puissance sur la scène internationale.