Mais cela vient de très loin puisque les Jeux olympiques et autres grandes compétitions qui se déroulaient dans l’Antiquité en Grèce étaient le moyen pour les cités de se faire la guerre par athlètes interposés (les perdants étaient souvent bannies de celles-ci, voir mis à mort, tandis que les vainqueurs devenaient des idoles).
Donc rien de nouveau avec le sport roi du 20e siècle et de ce début du troisième millénaire, le football.
Mais depuis que dans les années 1990 l’argent coule à flot, cette instrumentalisation a connu une accélération que l’on peut qualifier de problématique car, jusqu’à présent, le sport supplanté celle, ce qui n’est plus tout à fait le cas et risque de l’être de moins en moins.
Il y a avait déjà eu l’arrivée des oligarques russes comme à Chelsea ou Monaco, puis l’arrivée des milliardaires américains comme à Manchester City ou Marseille ainsi que de ceux de Chine comme pour l’Inter de Milan.
Puis sont arrivées les monarchies pétrolières du Golfe avec d’abord le Qatar (PSG) et Abu Dhabi (Manchester city) entre autres.
La présence multiforme du Qatar dans le football a permis à l’émirat de postuler à l’organisation de la Coupe du monde en 2022 et de l’obtenir tout en faisant modifier les dates de son déroulement, démontrant sa puissance dans le milieu footballistique…
Un exemple qui n’est pas passé inaperçu chez un des principaux rivaux du pays dans la région, l’Arabie Saoudite.
Même si elle était déjà présente dans nombre de clubs européens (comme Newcastle considéré désormais comme le club le plus riche de la planète), la monarchie la plus puissante du Golfe a décidé de monter de toute pièce et à coup de milliards un championnat avec les meilleurs joueurs du monde même si pour beaucoup ils sont en fin de carrière.
De Ronaldo à Neymar en passant par Mané, Kanté, Neves ou Benzema, les centaines de millions déboursés par le pouvoir saoudien ont balayé ce qui pouvait demeurer d’esprit sportif dans le football.
Parce que, jusqu’à présent, les meilleurs joueurs du monde signaient déjà des contrats mirifiques avec des clubs européens mais il demeurait un objectif sportif, remporter les principaux championnats de la planète et gagner une coupe d’Europe et, surtout, la Ligue des champions.
Avec la tentative d’OPA sur le football mondial de l’Arabie Saoudite, rien de tout cela.
Il s’agit avant tout de gagner de l’argent pour les joueurs qui se sont engagés avec les clubs du pays.
Et pour le pouvoir saoudien, c’est une opération avant tout de puissance politique et de communication internationale, la famille royale s’étant bien rendu compte du pouvoir attractif du football et qu’il convient de préparer l’après-pétrole et ce sport en fait désormais partie.
L’Arabie Saoudite, comme le Qatar, veut sa Coupe du monde et elle espère l’obtenir en 2030.
A cette date, on saura depuis longtemps si le football est encore un sport ou est simplement devenu un spectacle à la solde de pouvoirs en place comme l’étaient les jeux romains pour les empereurs de Rome.