«La dignité de la personne humaine n'est pas seulement un droit fondamental en soi, mais constitue la base même des droits fondamentaux»
(Déclaration universelle des droits de l'humain)
Dans l’esprit du grand public, les différentes déclarations des droits humains se focalisent sur la liberté, l’égalité et, éventuellement la fraternité.
Mais on oublie qu’elles parlent aussi de ce qui est l’exigence même de la possibilité de l’exercice de cette liberté, de cette égalité et de cette fraternité: la dignité de chaque être humain.
Sans elle, ces droits demeurent virtuels, de beaux mots sans réalité concrète.
Non seulement, tout être humain a le droit d’être respecté mais ce respect est essentiel dans une démocratie républicaine.
Ce que l’humain demande qu’on respecte en lui c’est sa dignité.
Respecter sa dignité c’est respecter son individualité, ce qu’il est.
Le socle légitimaire de la démocratie du 21e siècle ne devrait plus être le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple mais le respect de la dignité humaine.
La dignité est une prérogative inaliénable dont doit absolument jouir toute personne qui lui vaut considération et respect en tant qu’être humain.
Ce que cela changerait est fondamental car, dès lors, que la reconnaissance de la dignité de l’être humain et son respect deviendraient la pierre angulaire du régime démocratique, c’est-à-dire qu’il serait réellement considéré comme un citoyen égal à un autre, cela signifierait que personne n’aurait la possibilité et le droit – même pas le pouvoir du peuple – de remettre en question sa liberté et la solidarité à laquelle il a le droit dans sa communauté.
Plus qu’un droit constitutionnel, ce serait le prémisse de toute constitution qui ne pourrait être démocratique que si toute son architecture en découle.
Ainsi, qu’il fasse partie de la majorité ou de la minorité politique, grâce à cette reconnaissance inaliénable de sa dignité, aucune autorité, aucun groupe n’aurait la légitimité à lui supprimer ses droits fondamentaux.
Concrètement, ces droits découlent des valeurs humanistes qui lui garantissent le respect de son individualité et impose à la communauté un devoir de solidarité pour qu’il puisse vivre une existence digne.
Bien entendu, il n’est pas question de remettre en cause et encore moins de supprimer le vote des représentants du peuple par le peuple et que le gouvernement demeure celui du peuple pour le peuple dans la démocratie républicaine représentative et participative.
Il s’agit seulement d’affirmer haut et fort que ce régime a un but beaucoup plus élevé, celui d’assurer à chacun sa dignité d’humain.
Et que par voie de conséquence, rien ni personne ne peut lui supprimer les attributs de cette dignité donc sa liberté, son égalité et la solidarité de sa communauté.
Car n’oublions jamais que lorsqu’on refuse à quelqu’un sa dignité, on le nie comme humain, on ne le respecte plus et on peut user de la violence à son encontre jusqu’aux pires forfaitures de l’Histoire, du racisme à l’antisémitisme avec des génocides à la clé comme en Allemagne vis-à-vis des Juifs, en Turquie vis-à-vis de Arméniens, au Rwanda vis-à-vis des Tutsis.
Alexandre Vatimbella