Si la démocratie c’est le vote des dirigeants par le peuple, alors celle-ci a gagné avec une majorité de Turcs qui ont réélu Erdogan au poste de président du pays avec plus de 52% des voix.
En revanche, si la démocratie c’est garantir les droits de la minorité et notamment ses libertés, alors elle vient de perdre en Turquie avec la victoire de cet autocrate qui emprisonne les opposants à son régime et les journalistes.
D’autant que l’on ne sait absolument pas ce qu’il serait advenu si son adversaire aux deuxième tour de la présidentielle, le centriste Kiliçdaroglu l’avait emporté.
Rien ne dit, en effet, qu’Erdogan aurait accepté sa défaite et qu’il y aurait eu une transition pacifique du pouvoir.
Voilà qui évite de le savoir pour le grand bonheur de ce dernier…
Au-delà des félicitations des dirigeants des pays démocratiques, les cinq nouvelles années de pouvoir d’Erdogan vont encore être celles d’un populiste, violent et mégalomane qui utilise son pouvoir de nuisance à l’extérieur pour bloquer ou instrumentaliser les instances où siège la Turquie comme l’OTAN.
D’ailleurs les félicitations qu’il a reçues de Vladimir Poutine montrent bien qu’il est compatible avec les pires dictateurs de la planète.
A l’intérieur, les démocrates ont du mouron à se faire avec un homme qui sera encore plus imbus de lui-même.
Les Turcs ont choisi leur chef mais ils n’ont peut-être pas choisi la démocratie.