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mercredi 31 mai 2023

Le Focus. Etats-Unis - Joe Biden rempart contre la droite radicale du Parti républicain

Dans un an et demi auront lieu les élections présidentielles aux Etats-Unis.

Les médias ont pris l’habitude – fort préjudiciable pour le bon fonctionnement de la démocratie – de faire débuter la campagne… dès les résultats de la précédente élection et, donc, celle-ci est déjà lancée alors même que les premières primaires auront lieu début 2024, en février pour le Parti républicain.

Depuis que le président centriste sortant, Joe Biden, a décidé de se représenter, l’attention est portée sur le potentiel candidat républicain qu’il aura à affronter (même si des candidats à la candidature démocrate se sont faits connaitre, ils ont peu de chances de battre Biden en cas de primaires).

Dans le lot de plus en plus foisonnant de candidats déclarés ou en attente d’annoncer leur candidature, ce que l’on retient c’est qu’ils sont tous des radicaux de droite comme le gouverneur de Floride, Ron de Santis, un des favoris.

De même, ils sont tous sur la même ligne que Donald Trump, l’ultra-favori actuel, qui a annoncé qu’il se présenterait même si on ne sait pas encore si ses déboires judiciaires lui permettront de le faire (soit qu’il soit interdit de se présenter, soit que ceux-ci réduisent à néant ses chances de succès).

Dès lors, Joe Biden apparait comme un véritable rempart contre l’élection d’un radical conservateur qui pourrait encore rogner sur les libertés des Américains grâce à une Cour suprême aux ordres et aux mains des conservateurs les plus durs.

De même, sa politique sociale mais aussi ses décisions en matière de politique étrangère pourraient être catastrophiques pour le pays ainsi que pour la démocratie dans le monde (avec des baisses d’aides aux plus démunis, des cadeaux aux milliardaires, un arrêt de la lutte contre le changement climatique et une remise en question du soutien à l’Ukraine).

C’est d’ailleurs pourquoi une majorité d’électeurs déclarent qu’ils voteront pour lui, même si une majorité d’Américains ne veulent pas qu’il se représente au vu de son âge (il aura 82 ans en 2024)!

Certains estiment que cette nouvelle présidence Biden pourrait être celle de sa vice-présidente, la centriste Kamala Harris.

Pour autant, elle n’a pas encore convaincu qu’elle avait la stature pour devenir la première «commandante en chef».

Quoiqu’il en soit, Biden pourrait bien être avec ses deux mandats celui qui aura empêcher les Etats-Unis à devenir une autocratie.

 

mardi 30 mai 2023

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La condition humaine et la question de l’eau

La gestion de l’eau est emblématique de notre condition humaine, des lacunes de celles-ci dans nos connaissances et dans notre capacité à anticiper les problèmes, des comportements irresponsables et égoïstes en tant que sans eau pas de vie sur Terre.

La ressource eau potable a toujours été un problème pour l’Humanité.

Pendant des siècles, nombre de personnes mourraient pour avoir bu de l’eau viciée et l’on préférait boire du vin ou de la bière dans certaines communautés afin d’échapper à ces maladies mortelles qu’on savait venir de l’eau sans savoir pourquoi.

Les découvertes scientifiques ont permis de proposer de l’eau en quantité et en qualité dans beaucoup de pays du monde depuis le 19e siècle.

Mais le manque d’eau et une absence de potabilité demeurent dans beaucoup de régions du monde.

Néanmoins, l’idée de manquer d’eau au niveau de la planète n’a jamais été une préoccupation des politiques publiques ainsi qu’une crainte des populations.

Il pouvait y avoir, ici ou là, des pénuries ou des pollutions qui pouvaient priver des populations d’eau localement et de manière conjoncturelle.

Ce qui fait que les politiques de protection de cette ressource étaient rares, peu importantes sauf là où la pénurie était structurelle comme dans les pays du Sud où les plus riches ont commencé à se doter d’usines de désalinisation d’eau de mer malheureusement hautement polluantes encore aujourd’hui.

Quant aux potentielles «guerres de l’eau», elles semblaient être dues à des situations locales qui avaient peu d’incidences sur l’ensemble de la planète.

L’exemple-type de ce désintérêt pour prendre le problème à la racine vient des propos du président américain George W Bush qui, lorsqu’on lui faisait remarquer que les Etats-Unis consommaient beaucoup trop d’eau, asséchant lacs, rivières et nappes phréatiques a répondu qu’il suffirait d’aller la chercher au Canada!

Les Canadiens ont répondu qu’il en était hors de question mais que pourront-ils faire le jour où les Américains auront vraiment besoin de leur eau?!

Pourtant, alors que l’on consacre des milliards pour des politiques et des produits qui ne sont pas indispensables à notre existence, l’eau est demeurée cette ressource qui serait soi-disant toujours disponible en quantité suffisante et que l’on pourrait rendre potable grâce aux technologies maitrisées.

Point donc de «plan eau», d’infrastructures adéquates, de gestion rationalisée, etc.

Même quand des problèmes sont apparus qui indiquaient que ce n’était pas des épisodes passagers mais des tendances lourdes, les réactions n’ont pas été à la hauteur de l’enjeu.

Rappelons-le: sans eau pas de vie.

Si, désormais, avec le réchauffement et donc le dérèglement climatiques, la pénurie d’eau du fait de son utilisation débridée et aucunement encadrée, menace des Etats-Unis à la Chine en passant par l’Europe, des pays qui ne sont pas pauvres et démunis, c’est parce que nous n’avons pas mis en place les politiques et les mesures qu’il fallait parce que trop «contraignantes» et «chères».

Tout cela dit quelque chose de notre condition humaine, de notre incapacité à bâtir un monde où nous prenons en compte les fondamentaux de notre existence.

L’espèce humaine, toute intelligente et capable de réalisations exceptionnelles qu’elle est, ne s’intéresse aux problèmes que quand ils sont là ce qui est souvent trop tard.

Au lieu d’édifier nos société sur du solide, nous accumulons des strates fragiles en espérant que cette construction tienne le plus longtemps possible.

Du coup, au lieu de régler des problèmes assez facilement quand il en est encore temps, nous nous retrouvons au pied de montagnes gigantesques de défis que nous avons bien du mal à résoudre correctement.

L’eau est un exemple typique de nos comportements parce qu’elle est au cœur de nos vies et que nous avions les moyens de sécuriser nos approvisionnements mais que nous avons voulu croire qu’elle serait toujours une ressource «infinie» et qu’il serait toujours temps de s’en occuper «si jamais».

Nous avons fait et faisons la même chose avec l’alimentation, la pollution, l’énergie et bien d’autres domaines.

Changer drastiquement notre vision semble une gageure, non seulement parce que nous n’y sommes jamais parvenus jusqu’à présent, mais parce que cela entraînerait des remises en question que ne sont pas prêts à accepter de larges pans de la population voire de pays tout entiers.

Pourtant, il faudrait que nous prenions enfin conscience de la précarité de la vie humaine face à des réalités qu’il ne suffit plus de nier ou encore de minimiser.

L’espèce humaine en est-elle capable collectivement et solidairement?

Son histoire prouve le contraire.

 

 


Commentaire. Victoire d’Erdogan, défaite de la liberté

Si la démocratie c’est le vote des dirigeants par le peuple, alors celle-ci a gagné avec une majorité de Turcs qui ont réélu Erdogan au poste de président du pays avec plus de 52% des voix.

En revanche, si la démocratie c’est garantir les droits de la minorité et notamment ses libertés, alors elle vient de perdre en Turquie avec la victoire de cet autocrate qui emprisonne les opposants à son régime et les journalistes.

D’autant que l’on ne sait absolument pas ce qu’il serait advenu si son adversaire aux deuxième tour de la présidentielle, le centriste Kiliçdaroglu l’avait emporté.

Rien ne dit, en effet, qu’Erdogan aurait accepté sa défaite et qu’il y aurait eu une transition pacifique du pouvoir.

Voilà qui évite de le savoir pour le grand bonheur de ce dernier…

Au-delà des félicitations des dirigeants des pays démocratiques, les cinq nouvelles années de pouvoir d’Erdogan vont encore être celles d’un populiste, violent et mégalomane qui utilise son pouvoir de nuisance à l’extérieur pour bloquer ou instrumentaliser les instances où siège la Turquie comme l’OTAN.

D’ailleurs les félicitations qu’il a reçues de Vladimir Poutine montrent bien qu’il est compatible avec les pires dictateurs de la planète.

A l’intérieur, les démocrates ont du mouron à se faire avec un homme qui sera encore plus imbus de lui-même.

Les Turcs ont choisi leur chef mais ils n’ont peut-être pas choisi la démocratie.