La Commission d’enquête de la Chambre des représentants sur la tentative de coup d’Etat du 6 janvier 2021 a rendu son rapport dans lequel elle incrimine directement l’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump, d’avoir voulu empêcher la certification par le Congrès de la victoire de Joe Biden lors des élections de novembre 2020 afin de demeurer illégalement au pouvoir.
La commission a recensé pas moins de deux cents tentatives de la part de l’extrémiste populiste pour changer les résultats d’une élection qu’il a perdu par plus de sept millions de voix!
Fort de l’étude de plus de mille documents et auditions, elle a décidé, lors de sa dernière réunion publique, de renvoyer le cas Trump au ministère de la Justice en pointant au moins quatre accusations criminelles, tout en précisant qu'il existait des preuves sur l’accusation de complot séditieux de sa part.
«Ces preuves, écrit-elle dans son rapport de 845 pages, ont conduit à une conclusion primordiale et directe : la cause centrale du 6 janvier était un homme, l'ancien président Donald Trump, que beaucoup d'autres ont suivi. Aucun des événements du 6 janvier ne se serait produit sans lui ».
Reste à savoir ce que va faire le ministre de la Justice Merrick Garland – aux Etats-Unis, celui-ci n’agit pas sur ordre du pouvoir exécutif mais de sa propre initiative même s’il a été nommé par la président et confirmé par le Sénat.
Parce qu’au-delà de la réalité judiciaire qui devrait normalement envoyer Trump en prison, il y a la réalité politique.
Déjà, condamner un ancien président est difficile mais, dans ce cas d’espèce où le pays demeure encore très divisé, cela pourrait provoquer des réactions violentes et donc la prudence est de mise.
C’est d’ailleurs sur cette crainte que compte Trump pour échapper à une sanction judicaire.
Mais, il se pourrait malgré tout qu’il doive répondre de ses crimes devant les tribunaux.
En particulier, parce que sa cote de popularité est en baisse même chez les Républicains qui commencent à se lasser d’un personnage qui vit dans un monde dans lequel il se considère comme une sorte de superhéros surpuissant ce qui provoque des délires comme celui de commercialiser des cartes à sa gloire – comme celles des sportifs – qui sont tellement mégalomaniaques qu’elles sont ridicules et font plus penser à un esprit dérangé qu’à un possible candidat à la présidence en 2024, ce qui reste encore son ambition.
A tout le moins, la commission préconise de le bannir à vie de toute fonction publique.