On reste souvent interdit sur la manière dont les informations sur la guerre de Poutine contre l’Ukraine sont traitées par les médias, surtout sur les talk-shows organisés sur le sujet qui sont souvent d’une ineptie désespérante voire d’une désinformation scandaleuse, le tout, évidemment, pour faire du taux d’audience.
On est précisément là dans le plus abject de ce que peuvent produire les médias, utiliser une tragédie humaine pour faire de l’argent.
Or, ici comme dans d’autres domaines, nous sommes dans ce qui est le cœur de l’information citoyenne, celle qui est faite pour donner le savoir à chacun et lui permettre d’être un individu éclairé, celle qui ne doit pas souffrir d’interférence avec des intérêts particuliers qu’ils soient partisans et/ou commerciaux.
Qu’il y ait des éditoriaux ou des tribunes libres pour que des personnes – on à peine à dire des experts tant la plupart sont à mille lieux de cette dénomination – qui veulent s’exprimer sur cette invasion russe et dont les médias veulent bien relayer la parole, nous sommes dans une démocratie où la liberté de pensée donc d’opinion est garantie.
En revanche, l’instrumentaliser avec des titres ronflants et anxiogènes à n’en plus finir, donner la parole à des propagandistes que l’on présente comme des spécialistes, entendre et lire des «analyses» venues de personnages qui manifestement sont des ignares sur la question, dire tout et son contraire en même temps pour investir tout le spectre des émotions, nous voilà dans une désinformation aussi intolérable que le sujet ne mérite pas, dans une démocratie, de tels procédés manipulatoires qui sont le déshonneur de ceux qui les utilisent.
Le citoyen en est donc réduit à essayer de lire entre les lignes pour tenter de savoir ce qui se passe réellement et comprendre les enjeux tel un jeu de piste alors même qu’il devrait pouvoir disposer des éléments bruts pour se faire sa propre opinion.
La dérive des médias est ici évidente même s’il faut toujours se rappeler qu’il n’y a jamais eu d’âge d’or où ceux-ci, avec une déontologie parfaite, n’exploitaient pas de manière éhontée les drames de l’existence.
Cependant, il n’existe quasiment plus d’organes de presse qui pouvaient compenser le spectaculaire grossier et déplacer de certains et donner la connaissance permettant une vraie réflexion citoyenne.