Poutine est un danger conjoncturel et somme toute secondaire pour le monde et les démocraties, Xi en est un capital.
Bien sûr, le despote de Moscou possède l’arme atomique et peut déclencher une guerre d’anéantissement de la planète.
Mais c’est sa seule arme et son utilisation entrainerait de facto sa disparition.
Ce n’est pas du tout le cas du dictateur de Pékin qui s’apprête à faire un troisième mandat à la tête du Parti communiste chinois – une première depuis Mao – qui réunit son 20e congrès à partir du 16 octobre.
Xi Jinping est en effet devenu le maître unique et tout puissant d’un parti et d’un pays alors même que les règles avaient été faites pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise après les années terribles du «Grand timonier».
Il est parvenu à concentrer entre ses mains tout le pouvoir en éliminant ses adversaires grâce à des campagnes «anti-corruption» et à placer ses sbires à la plupart des postes stratégiques tout en instaurant la crainte chez ceux qui seraient enncore tentés de s’opposer à lui.
Même ses échecs criants comme la crise sanitaire de la covid19 ainsi que le ralentissement économique n’ont pu le fragiliser alors que nombre d’experts estimaient que ces événements pourraient le faire chuter.
Xi a également construit une vraie société totalitaire où la surveillance de la population est à un degré jamais atteint notamment avec un réseau particulièrement efficace avec des millions de caméras et des logiciels de reconnaissance faciale.
La reprise en main de Hongkong ainsi que les camps de concentration dans le Xinjiang où sont ou ont été détenus des millions d’Ouïghours sans oublier la chape de plomb qui prévaut au Tibet démontrent sa dureté implacable comme le sort réservé aux opposants même les plus pacifistes.
On se rappelle ainsi, qu’en 2017 il a laissé mourir en prison le prix Nobel de la paix Liu Xiaobo et qu’il mène une féroce répression contre tous ceux qui lutte pour la liberté d’expression.
Mais le «nouveau Mao» – même s’il se considère supérieur à l’icône des communistes chinois – est un danger pour le monde parce qu’il veut faire de l’Empire du milieu la première puissance mondiale, non seulement économique mais militaire.
Il a ainsi réorganisé l’«armée populaire» et l’a dotée de crédits énormes afin qu’elle puisse se moderniser et rivaliser avec l’armé américaine.
Il mène une politique étrangère agressive contre les démocraties et les pays voisins dont il n’hésite pas à contrôler des parties de territoire et leurs domaines maritimes.
Sa volonté de «récupérer» Taïwan par tous les moyens est une menace constante sur la paix mondiale.
Il tente avec plus ou moins de succès de constituer un groupe de pays satellites qui lui sont dévoués, soit par peur, soit par des largesses financières (qui souvent ne sont que des prêts irremboursables qui permettent de créer une dépendance encore plus forte tout en corrompant les élites locales comme c’est le cas dans de nombreux pays africains).
C’est donc la Chine en expansion qui est, in fine, le véritable danger pour la liberté dans le monde, pas une Russie moribonde.
Cette dernière, d’ailleurs, a vocation à n’être, à terme, qu’un nouveau satellite d’autant plus que Poutine aux aboies, pour garder son pouvoir, est obligé de faire de plus en plus allégeance à Xi dans une sorte de relation inversée de celle qui eu cours entre Staline et Mao.