Mikhaïl Gorbatchev, qui vient de mourir ce 30 août à 91 ans, a changé le monde sans le vouloir.
Lui qui, en accédant au pouvoir en mars 1985, voulait réformer une URSS en perdition et en faillite et non pas changer le système communiste qu’il souhaitait simplement adapter à son temps, a provoqué un véritable séisme mondial avec le démantèlement de cette union forcée, l’effondrement du rideau de fer et l’établissement de la démocratie dans les pays de l’Est et laissant comme seule superpuissance, les Etats-Unis (même si l’URSS n’en était une que sur le papier).
On l’oublie mais il n’avait pas le choix de changer les choses tellement la situation intérieure de son pays était calamiteuse et plombée à l’extérieur avec la guerre en Afghanistan.
Il n’a pas choisi la glasnost (transparence politique) ou la perestroïka (réforme économique), elles se sont imposées à lui, tout comme l’émancipation des populations de la Géorgie à l’Allemagne de l’Est en passant par la Pologne.
Quand le Mur de Berlin s’est effondré, il aurait pu choisir la guerre et il a préféré la paix, c’est vrai, mais il aussi été dépassé par les événements et la guerre n’aurait certainement pas profité à l’URSS.
Et puis, Gorbatchev a échoué lamentablement à réformer un système qui ne pouvait pas l’être tellement il était au bord du chaos et corrompu.
Il a du laisser la place à Boris Eltsine qui a établi une démocratie dans la Fédération de Russie mais qui a aussi été un prévaricateur en chef, créant un système mafieux et d’oligarques qui ont pillé le pays et qui a permis à Vladimir Poutine d’accéder au pouvoir et d’être celui que l’on connait aujourd’hui, un Staline au petit pied… pour l’instant.
L’Occident a voulu voir en Mikhaïl Gorbatchev un homme de liberté, ce qu’il n’a jamais été et un homme de progrès, ce qu’il n’a jamais réussi à être.
Reste qu’il demeurera un personnage historique de premier plan du 20e siècle.
Depuis son éviction du pouvoir – après la disparition officielle de l’URSS en décembre 1991 – Gorbatchev était devenu amer et, à la fin de sa vie, s’était mis à beaucoup critiqué l’Occident et notamment les Etats-Unis en oubliant que l’effondrement de l’empire russe était d’abord du à son incurie et à son idéologie liberticide et incapable d’apporter le bien-être économique à la population.
Pour autant, au vu de ses successeurs, un alcoolique, Eltsine, et, surtout, un criminel mafieux, Poutine, on peut regretter son passage au pouvoir et la qualité de l'homme.