Vieil homme sans charisme, faisant gaffes sur gaffes, ayant du mal à se rappeler de noms, butant sur les mots et ayant déjà un pied dans la tombe, voilà comment les journalistes un peu partout dans le monde décrivent Joe Biden l’actuel président centriste des Etats-Unis.
Il serait évidemment facile d’emboîter le pas à ces commentaires tant son mandat semble chaotique à bien des égards.
Mais ce serait se tromper de cible.
Joe Biden est un président qui préside, qui a fait adopter des plans ambitieux dont le dernier en date la Loi contre l’inflation va, comme pour celui sur les infrastructures booster l’économie américaine tout en apportant un mieux être à la population et en s’attaquant au réchauffement climatique, qui a pris des positions humanistes tant en matière de politique intérieure qu’extérieure, qui aide la démocratie ukrainienne face à l’invasion des sbires de Poutine, qui a nommé la première juge afro-américaine à la Cour suprême, qui a revigoré l’alliance avec les démocraties européennes, etc.
Un président qui gouverne et même gouverne bien!
Un bilan qui est bien plus qu’acceptable surtout si on le compare à celui de son prédécesseur.
Justement, la responsabilité de l’état de l’Amérique aujourd’hui vient en grande partie de la présidence catastrophique de Donald Trump qui a échoué en tout ce qu’il a entrepris sauf à faire en sorte que la Cour suprême soit aux mains de l’extrême-droite religieuse, ce qui a amené celle-ci a annuler le droit à l’avortement au niveau national, et à permettre aux assassins de pouvoir continuer à acheter des fusils d’assaut pour aller commettre des carnages comme celui dans l’école primaire d’Uvalde au Texas…
Ce qui est malsain dans cette histoire, c’est que la bouffonnerie trumpienne semble avoir imprégné les médias américains mais aussi une partie de la population dans une sorte de fascination aussi ambigüe que morbide et que la gouvernance humaniste tout en douceur de Biden leur semble en retour bien fade…
Avec les élections de mi-mandat qui se rapprochent et où l’on prédit une défaite au Parti démocrate et donc à Joe Biden, il est impensable que ceux qui ont voté pour ce dernier en 2020 et qui sont plus de sept millions plus nombreux que ceux qui ont voté pour Trump, se démobilisent uniquement parce qu’il y a actuellement une inflation conjoncturelle dont il n’est absolument pas responsable et permettre au populiste démagogue d’envisager son retour en 2024!
Ils ne doivent jamais oublier que Biden, lors de la présidentielle, a écarté du pouvoir un ennemi de la démocratie républicaine libérale qu’il projetait d’éliminer et que lors des primaires démocrates, sa victoire a permis de barrer la route à Bernie Sanders un socialiste dogmatique dont le programme populiste aurait été une catastrophe.
L’Histoire donnera sans doute un bien meilleur portrait à Biden que celui que peignent injustement les médias.
Néanmoins, cela nous fera une belle jambe si de bashing constant de sa personne nous ramène Trump et fait basculer les Etats-Unis dans un régime autocratique!
Mais il est une chose sûre, c’est que Biden se battra jusqu’au bout pour la démocratie et qu’il est loin d’être mort et enterré.
Aris de Hesselin