Qui y a-t-il de commun entre les interventions occidentales en Afghanistan et au Mali?
Peu de choses si ce n’est un point fondamental, l’échec d’une stratégie où, avec l’aide des puissances démocratiques, les régimes et les peuples des deux pays devaient devenir la première ligne de défense contre le terrorisme international.
L’intervention en Afghanistan, suite aux attentats du 11 septembre 2001, et celle au Mali à la demande de son gouvernement alors que les djihadistes étaient aux portes de la capitale Bamako, ont permis, dans un premier temps, de repousser la menace terroriste et de la contenir.
Mais pour que le cordon sanitaire soit efficace et qu’il puisse même, à terme, détruire les foyers terroristes, il était indispensable que les pays aidés prennent le relais et, in fine, soient capables d’assurer leur propre sécurité.
Le fiasco a été total en Afghanistan avec un régime corrompu et une population apathique qui a permis aux talibans de revenir au pouvoir à Kaboul avec une facilité qui les a surpris eux-mêmes.
Et il pourrait en être de même avec la clique des militaires qui a pris le pouvoir au Mali et qui est plus préoccupée de piller le pays à son profit avec l’aide des mercenaires russes de Wagner tout en réactivant les guerres ethniques, qu’à empêcher Daesh d’installer un califat à Bamako.
Bien sûr, pour l’instant, les talibans sont plus en train de ruiner le pays qu’à réactiver le terrorisme même s’ils accueillent à nouveau des membres d’Al-Qaïda comme en témoigne la présence d’al-Zawahiri à Kaboul qui a été éliminé par un drone américain.
De même, le travail effectué par les forces françaises – qui sont toujours présentes dans la région – et européennes ainsi que leurs alliés africains, a porté des coups très durs aux djihadistes du Sahel qui ne sont pas encore en mesure de s’emparer du Mali, du Niger ou du Burkina-Faso.
Mais si les interventions occidentales n’ont fait que repousser le danger, alors elles sont un échec qui est surtout celui des autochtones parce qu’ils seront les premières victimes de leurs incapacités.
Ce qui demande de s’interroger sur une autre stratégie plus efficace et plus pérenne.
Si elle existe…