Donald Trump envisage sérieusement de se présenter à la présidentielle en 2024 et nombre d’électeurs du Parti républicain l’espèrent comme le montre les sondages.
Au-delà même de se demander s’il aurait une chance de l’emporter – rappelons qu’il n’a jamais remporté le vote populaire que ce soit lors de sa victoire en 2016 ou de sa défaite en 2020 – sa présence même à ce scrutin serait une particulièrement mauvaise nouvelle pour les Etats-Unis et certainement une défaite de très grande ampleur pour la démocratie américaine.
Non seulement sa présidence fut une terrible épreuve pour l’Etat de droit et les valeurs démocratiques mais sa tentative de coup d’Etat le 6 janvier 2021 afin d’empêcher Joe Biden de s’installer à la Maison blanche et de garder le pouvoir, démontre qu’il évidemment indigne d’être à nouveau président mais même d’avoir le droit de se présenter.
Tout le problème est de savoir si le ministère de la Justice aura assez de preuves pour le mettre en examen et le traduire devant un tribunal, ce qui semble le cas, surtout s’il aura le courage de le faire, sachant qu’il serait le premier président à être jugé après son mandat et pour des agissements perpétrés durant celui-ci.
Car il y a clairement un risque de provoquer des troubles de la part des extrémistes de droite et des radicaux du Parti républicain qui ne rêvent que d’avoir une occasion de prendre les armes et d’en découdre avec Washington.
De même, les autorités veulent éviter qu’une partie de la population au-delà des énervés que l’on vient de citer, croit qu’il s’agit d’une vengeance du Parti démocrate, ce que clame déjà Trump sachant qu’il est de plus en plus près de se retrouver sur le banc des accusés et éventuellement en prison.
Cependant, le bras de la démocratie ne doit pas trembler et le manque de courage n’est pas recevable en l’espèce parce qu’il en va du futur du régime politique américain qui, malgré tous ses travers et ses manquements parfois inexcusables, a porté la liberté depuis son instauration il y aura bientôt 250 ans.
D’autant que ce serait un très mauvais signe envoyé à tous les séditieux et subversifs des Etats-Unis mais aussi du monde entier qui verraient là la preuve de la faiblesse de la démocratie et de la possibilité d’essayer de la détruire sans grands risques.