En 1969, lorsque des humains ont posé le pied sur la Lune pour la première fois, c’était un exploit retentissant et une avancée technologique majeure ainsi que la réalisation d’un rêve que tous ceux qui regardaient l’événement en direct à la télévision vivaient avec bonheur.
Mais, déjà à cette époque, l’intérêt d’aller sur la Lune avait été mis en doute notamment pour le coût astronomique du programme Apollo et de la démesure dans la consommation énergétique alors même qu’il ne semblait guère y avoir de gain pour l’Humanité.
Beaucoup ont pensé que les 250 milliards de dollars dépensés pour cette aventure auraient pu avoir une utilité plus grande s’ils avaient été dépensés pour une meilleure vie sur terre.
En réalité, l’épopée lunaire était déjà essentiellement un fait politique.
La course à la Lune était alors une confrontation idéologique, directe et médiatique entre le champion de l’Ouest, les Etats-Unis – qui en sont sortis vainqueurs – et le champion de l’Est, l’Union soviétique, entre le libéralisme et le communisme pour savoir quel serait le système le plus efficient.
John Kennedy, qui avait intimé l’ordre à la Nasa de se rendre sur la Lune en moins d’une décennie, ne savait absolument pas comment faire pour y aller et nombre de scientifiques d’alors avaient estimé que sa décision était complètement irréaliste parce que personne ne le savait non plus!
D’où d’ailleurs une grande partie de cette euphorie lors de l’alunissage du LEM emmené par Apollo 9.
Aujourd’hui, nous pouvons être fiers d’avoir réussi sans pour autant perdre de vue son côté superflu.
Mais retourner sur la lune en 2025, comme le prévoit la Nasa avec la fusée Artémis qui aurait du être lancée à vide hier (un problème technique a repoussé son départ) pour un test grandeur nature, est-ce vraiment nécessaire?
L’agence spatiale américaine qui milite depuis des années pour réactiver ses grands programmes et revivre ses heures de gloire dit évidemment que oui.
Mais la réalité est tout autre.
Ce programme de retour sur notre satellite naturel pris à l’initiative de Trump qui voulait que des humains se posent sur Mars avant 2020 (sic!) n’a que peu d’intérêt scientifique et économique.
Mais il garde un intérêt politique puisque les Etats-Unis sont désormais en lutte avec la Chine qui veut également envoyer des cosmonautes sur la Lune.
Certains nous disent que retourner sur la Lune préparera notre futur voyage sur Mars.
C’est totalement faux.
Rappelons qu’actuellement nous ne savons pas aller sur Mars car les contraintes physiques, chimiques et technologiques sans parler de celles humaines ne sont absolument pas domptées concrètement.
Visiter Mars c’est partir pour un an minimum avec un équipage qui devra se supporter dans un espace extrêmement réduit – les études comportementales montrent que c’est énormément risqué voire impossible sans que des conflits éclatent qui pourraient être extrêmement violents – qui devra emporter du matériel et de la nourriture en très grande quantité dans un fusée qui consommera une quantité astronomique de carburant avec des risques d’échec énormes notamment pour le retour où la fenêtre sera très limitée dans le temps.
Dès lors, prendre prétexte d’un voyage sur Mars pour retourner sur la Lune n’a aucun sens.
Ainsi, aucune justification autre qu’une victoire politique de prestige n’est recevable.
Est-ce vraiment suffisant pour dépenser des centaines de milliards de dollars?