La Hongrie n’a-t-elle «plus rien à faire dans l’Union européenne» comme le pensent et même le disent certains dirigeants européens?
Corruption, manquement à l’Etat de droit, stigmatisation des minorités sexuelles, attaque contre le pluralisme des médias, proximité avec la Russie de Vladimir Poutine, xénophobie et racisme, le régime de Viktor Orban est très loin de respecter les critères qui impliquent une présence dans l’UE.
Et depuis le début des dérives du populiste extrémiste, les instances européennes ainsi que les élus du Parlement européen sans oublier la plupart des gouvernements des pays membres l’ont mis en garde et l’ont menacé de sanctions.
Sans résultats probants.
Aujourd’hui, la nécessité impérieuse d’approfondir l’Union pour la renforcer face aux énormes défis qui se présentent à elle comme, entre autres, l’invasion de l’Ukraine par Poutine et une instabilité chronique du continent que cela implique pour des années, les ravages du réchauffement climatique, l’immigration incontrôlable et le terrorisme, il n’y a pas de place pour un cheval de Troie en son sein.
D’autant que d’autres gouvernements en particulier celui de la Pologne, sont tentés d’imiter la Hongrie en constatant que les avertissements et les menaces de Bruxelles ne produisent guère d’effets et surtout peu de véritables punitions.
Il est certain que la froide analyse de la situation actuelle aboutit à affirmer que l’Union européenne se porterait mieux sans la Hongrie car elle pourrait aller de l’avant sans les blocages et les chantages d’Orban.
De ce point de vue, un précédent appuie cette analyse, la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Le Brexit a en effet permis que l’UE lors de la crise sanitaire de la covid19 adopte des mesures sanitaires communes puis, face à la crise économique et sociale qui en a résulté d’élaborer et de mettre en œuvre le plan de relance européen puis d’être unis face à l’agression de l’Ukraine par Poutine.
Toutes choses qui auraient été impossibles avec un gouvernement britannique dirigé par Boris Johnson ou un autre conservateur.
Mais, à chaque fois, Orban a menacé de faire capoter ces avancées.
Sans lui, oui, l’Europe se porterait mieux.