Face à la crise sanitaire de la covid19, face à la crise économique post-pandémie, face à la crise de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine et on peut même rajouter face à la crise du Brexit, l’Union européenne face à ses événements paroxystiques et qui demandaient des réponses immédiates a été présente et le plus souvent à la hauteur des enjeux.
Du coup, on a parlé d’une nouvelle dynamique intégrationniste et de cette prise de conscience des membres de l’UE de la nécessité d’avancer ensemble.
Mais si l’on ne peut qu’acquiescer à ce point de vue, il faut ajouter dans la foulée que cette dynamique et cette prise de conscience doivent être confirmées dans l’avenir parce que, justement, elles se sont manifestées lors de crises et, qu’une fois celles-ci passées, rien ne dit qu’elles disparaissent aussi vite qu’elles étaient apparues.
Ce qui permet de dire cela est que, dans bien des domaines, les divergences demeurent et le chacun pour soi n’a pas disparu.
En témoigne, au premier chef, les frondes de pays comme la Hongrie et la Pologne, mais pas seulement elles, qui ne veulent pas respecter l’Etat de droit européen qu’elles ont pourtant accepté en signant les traités qui ont formalisé leurs adhésions respectives.
De même, on peut se demander si les rapprochements entre des pays comme la France et l’Allemagne sur la défense européenne ou le plan de relance post-covid19 sont aussi solides qu’on prétend.
Déjà, le ministre allemande des Finances, Michael Lindner, se dit hostile à la mutualisation des dettes européennes qui pourtant faisait partie du plan de relance et mesure que le gouvernement français soutient.
En outre, l’adhésion prochaine de la Finlande et de la Suède à l’OTAN n’est-elle pas une preuve que ces pays n’ont pas confiance dans l’Union européenne qui, pourtant, leur garantit leur sécurité face à une agression extérieure par la mobilisation de tous les autres membres pour les défendre?
En matière environnementale, les politiques nationales de lutte contre le dérèglement climatique ne vont pas toutes dans le même sens alors même qu’il faut prendre des mesures supplémentaires urgentes pour éviter une prochaine catastrophe.
Ces quelques exemples parmi d’autres sont bien la preuve que l’Union européenne est loin d’avoir réglé tous ses différends internes.
Néanmoins, les crises ont été le révélateur de ce que les pro-européens disent depuis bien longtemps, que les pays membres de l’UE ne s’en sortiront qu’ensemble et pourront rester libres et maitres de leur destin que dans une union renforcée et un fédéralisme étendu.
Pour autant, on ne peut encore dire que les rapprochements actuels sont la preuve d’une nouvelle ère qui va perdurer même si l’optimisme dans l’avenir de l’Union européenne n’est plus aujourd’hui uniquement de la méthode Coué.