Depuis le début de son invasion de l’Ukraine, Vladimir Poutine ne cesse d’agiter le drapeau d’une possible troisième guerre mondiale.
Cette rhétorique du pire était destinée à mobiliser les Russes derrière son acte criminel et de faire peur aux populations occidentales.
A nouveau, le régime en place à Moscou, par la voix du ministre des Affaires étrangères Lavrov, n’a pas exclu que son agression vis-à-vis de l’Ukraine se transforme en guerre mondiale au motif que les Américains et les Européens fournissent des armes à cette dernière pour qu’elle puisse défendre son territoire et son peuple.
Et que cette aide pourrait bien à terme faire perdre la Russie.
Il est bien sûr difficile de savoir comment va évoluer la guerre actuelle mais les deux précédents conflits mondiaux ne sont guère réconfortants lorsque l’on analyse ce qui les a provoqués.
En 1914, c’est l’assassinat du fils de l’empereur autrichien qui mit le feu aux poudres après des mois de tension.
En 1939, c’est le fantasme de grandeur d’un dictateur allemand couplé à la nécessité de sécuriser son régime qui ne pouvait perdurer que par des conquêtes qui fut à l’origine de la guerre.
On voit bien qu’il suffit, comme en 1914, d’un événement qui peut être instrumentalisé jusqu’à l’extrême pour entrainer des pays dans une boucherie jamais vue auparavant.
Et l’on comprend bien qu’un dictateur un peu dérangé qui a préparé de longue date sa confrontation contre ses voisins peut être la cause de la pire tragédie de l’Humanité.
Or, l’étincelle qui pourrait mettre le feu aux poudres est toujours possible tandis que la similitude entre les projets d’Hitler et de Poutine est d’une évidence qui fait froid dans le dos.
La priorité donnée à l’armée tout en installant un régime de plus en plus coercitif avec l’utilisation d’une propagande constante, le tout tourné vers une «revanche» contre une soi-disant «humiliation» subie laisse à penser que Poutine pourrait être prêt à aller jusqu’au bout de sa logique de «reconquête».
Reste que faire la guerre à l’Occident en ce 21e siècle, ce n’est pas la même chose que d’affronter la France, le Royaume Uni et l’URSS il y a plus de 80 ans.
Aujourd’hui, l’armement nucléaire donne une dimension supplémentaire dans une possible fin de l’Humanité ou, en tout cas, d’une destruction à une échelle sans commune mesure avec celle de la Deuxième guerre mondiale.
En 1939, le risque de défaite existait évidemment pour l’Allemagne mais cela ne signifiait pas qu’elle serait rayée de la carte.
En 2022, le risque de disparition de la Russie est bien réel si un conflit atomique devait survenir.
Tout mégalomane paranoïaque qu’il est, Poutine y réfléchira à deux fois parce qu’il sait qu’il ne peut pas gagner cette guerre mondiale.
Mais il pourrait suffire d’une étincelle…