Face à la possibilité d’un carnage, voire de déclenchement d’une troisième guerre mondiale par Vladimir Poutine, la peur éprouvée par les gouvernements européens et leur population, est saine.
Ne pas être des va-t-en-guerres et des boutefeux est un comportement humaniste qui les honore sur un continent qui, ne n’oublions, a été pris dans deux conflits mondiaux mais, surtout, les a provoqués, en est responsable ainsi que ces millions de morts qui resteront une tâche indélébile de son histoire.
Ayant dit cela, l’horreur de la guerre ne doit pas s’accompagner d’un manque de courage et cette détestation ne doit pas être le simple camouflage d’une couardise.
La guerre en Ukraine doit cesser le plus vite possible, il faut éviter qu’elle ne s’étende à tout le continent puis à la planète entière.
Cependant, rien ne justifie que l’on ne prenne pas des décisions fortes contre les agresseurs, en l’occurrence le dictateur Vladimir Poutine et ses complices, et que l’on laisse les ukrainiens devenir un peuple martyr.
C’est en reculant sans cesse face à Hitler que nous avons abouti à la guerre la plus effroyable que l’Humanité ait jamais vécue.
Si nous avions arrêté le dictateur allemand à temps, avec détermination, non obnubilés par une peur qui a pris le dessus sur le courage, nous aurions évité l’hécatombe et la dévastation qui demeureront à jamais notre indignité d’espèce humaine, l’illustration des atrocités que nous sommes capables d’accomplir.
Aujourd’hui, si nous cédons face à Vladimir Poutine, la canaille qui a montré toute sa cruauté et son absence de compassion depuis longtemps, ne sera évidemment pas rassasiée.
Au contraire, le bonhomme sera grisé par son succès comme il l’a été de toutes les reculades occidentales et demandera plus.
Le courage de dire stop nous a manqué quand il a assassiné ses opposants, quand il a gazé les populations syriennes, quand il a envahi une partie de l’Ukraine, quand il a fait la guerre à la Géorgie, quand il a déstabilisé les mécanismes démocratiques de nombre de pays, quand ses mercenaires ont commis des exactions en Afrique.
D’ailleurs, il ne se cache pas qu’il a d’autres revendications qui, immanquablement, créeront de nouvelles tensions jusqu’à un embrasement final.
Si nous posons le débat dans des termes extrêmes mais qui ne sont pas invraisemblables, vaut-il mieux avoir froid l’hiver prochain en se passant du gaz russe ou mourir celui d’après sous les missiles de Poutine?
Parce qu’ici le courage est aussi le meilleur moyen d’empêcher le pire de survenir et de donner toutes ses chances à la paix.