Ce que révèle la guerre de Poutine contre l’Ukraine, c’est que l’attaque frontale contre les démocraties par leurs ennemis extérieurs a pris un nouveau tournant dans l’ampleur et la violence.
Jusqu’à présent, les régimes autocratiques et totalitaires utilisaient surtout le rhétorique des menaces, les attaques cybers contre des entreprises et des institutions et, bien entendu, le sabotage des élections et de la vie politique par le biais de la désinformation, des fake news et des théories élucubrationistes (complotistes) par tous les canaux possibles mais principalement les réseaux sociaux.
Une guerre contre une démocratie, simplement parce qu’elle est une démocratie comme c’est le cas pour l’Ukraine est donc un stade beaucoup plus avancé dans cette volonté d’abattre les libertés dans le monde.
Pour faire face à cette confrontation, les pays démocratiques ont besoin, à la fois, d’être unis entre eux et d’avoir leurs peuples derrière eux.
Mais ce n’est pas le cas.
Les dissensions entre les gouvernements sont nombreuses et ont affaibli le monde libre comme ce fut le cas pour le Brexit ou c’est le cas avec les dirigeants en place dans des pays de l’Union européenne comme la Hongrie ou la Pologne qui ne veulent pas respecter l’Etat de droit de l’Union européenne et qui tentent de phagocyter leurs oppositions respectives.
La montée des extrémismes et des populismes dans nombre de pays comme les Etats-Unis, la France, l’Espagne ou l’Italie, amoindrissent grandement les capacités de lutte contre le totalitarisme quand elles ne les annihilent pas presque complètement.
Car, oui, les régimes démocratiques sont harcelés et fragilisés par leurs ennemis de l’intérieur qui réussissent à mobiliser une partie de la population comme c’est le cas avec Donald Trump aux Etats-Unis – auteur d’une tentative de coup d’Etat -- ou avec Marine Le Pen, Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon en France.
Ces ennemis de l’intérieur sont des alliés objectifs des ennemis de l’extérieur d’autant qu’ils ont souvent noué des liens avec eux comme c’est le cas de Trump ou de Le Pen avec Poutine.
Les réactions fortes, juste après l’invasion de l’Ukraine, ont laissé espérer à cette mobilisation nécessaire pour faire front.
La discrétion des ennemis de l’intérieur n’a en fait durer qu’un court instant et, surtout, leur popularité auprès d’une partie de la population n’a pas été altérée.
D’où cette crainte réelle d’une impossibilité pour les démocraties de construire et d’appliquer une stratégie de confinement et de contre-attaque pour se protéger et éliminer la menace.
Nous n’avons même pas à Imaginer ce que serait la politique d’une présidence de Marine Le Pen si elle était élue en avril prochain à la tête de la France.
Ce serait exactement ce qu’a fait Donald Trump pendant quatre ans lorsqu’il était à la Maison blanche.
De quoi créer une inquiétude justifiée.