On a vu et salué la réponse de l’Union européenne face à l’invasion de l’Ukraine par la soldatesque poutinienne.
Cependant, quinze jours après le début du conflit, force est de constater que, pour l’instant, les Européens n’ont obtenu absolument rien du régime russe comme si leurs sanctions et leurs menaces n’avaient pas la dimension requise pour faire reculer le dictateur du Kremlin.
On a l’impression que les Européens, s’ils ont bien pris conscience du danger que représente Poutine, n’ont pas pris l’exacte mesure du défi que sa guerre pose, l’existence même d’une Europe souveraine et démocratique.
Un défi qui devrait mobiliser davantage et qui demande certainement de prendre des décisions encore plus dures et difficiles pour les populations mais nécessaires pour l’avenir de la liberté sur le continent.
Parce que l’agression russe est également une provocation contre les Européens, un test grandeur nature et crucial pour savoir si ceux-ci ont la capacité et surtout la volonté de se défendre et de gagner la bataille que les ennemis de la démocratie – dont Poutine mais pas seulement lui – ont décidé de livrer en considérant que les Occidentaux sont en décadence et incapables d’un sursaut existentiel.
Nous sommes sans nul doute à un moment de bascule historique où il n’est plus question de tergiverser parce qu’il faut éteindre l’incendie que vient d’allumer le pyromane Poutine et qui pourrait, non seulement, se propager tel un méga-feu détruisant tout sur son passage mais inspirer d’autres boutefeux.
Quand on voit Emmanuel Macron contrôler ses propos pour ne pas trop contrarier Poutine et ainsi garder la possibilité d’un dialogue afin de lui faire entendre raison, on est partagé entre louer la sagesse du président de la république française et fustiger un comportement qui ne semble pas à la hauteur du cataclysme qui nous guette.
Et l’on se demande si les Européens et leurs dirigeants ont vraiment compris que leur avenir est en jeu.
Ne pas mourir pour l’Ukraine est une chose, mourir parce que l’on n’a pas agi comme il fallait vis-à-vis de la guerre de Poutine contre l’Ukraine en est une autre.
Parce qu’au lieu de préserver la vie de nos soldats et éviter un conflit généralisé, c’est bien la survenance d’une troisième guerre mondiale qui pourrait résulter de notre prudence qui serait comprise comme un renoncement à Moscou et à Pékin.