Le rêve de Poutine: allier la grandeur du régime tsariste avec la puissance de l’Union soviétique.
S’il se voit plutôt en descendant d’Ivan-le-terrible ou de Pierre-le-grand qu’en celui de Lénine ou de Staline, c’est bien à un mélange des deux régimes qu’aspire le dictateur du Kremlin.
Alors, il faut bien comprendre que l’Ukraine n’est qu’une étape dans sa «reconquête» de la gloire passée et de territoires qui doivent, selon lui, appartenir à la Russie ou à celle de sa zone d’influence exclusive.
D’ailleurs, à propos de l’Ukraine, il est assez symptomatique de cette mégalomanie criminelle de voir qu’au fil des jours ses désidératas et ses menaces sont en constante augmentation démontrant, à la fois, ses réelles visées et son hubris puisqu’il semble croire que son armée est invincible alors même qu’elle s’embourbe sur le terrain et fait face à une résistance héroïque, preuves de sa faiblesse récurrente.
Or donc, après l’Ukraine qui est venue déjà après d’autres interventions comme en Géorgie ou en Transnistrie, Poutine demandera sans doute la neutralisation des Etats baltes voire leur annexion pure et simple au motif que des Russes y vivent, l’interdiction pour la Finlande et la Suède d’adhérer à l’OTAN et la soumission de la Pologne, de la Hongrie, de la Roumanie puis de l’Union européenne toute entière
Car, comme tout autre dictateur de son espèce qui vit dans sa propre fantasmagorie, il ne voit aucune de limite à sa volonté qui doit nécessairement se transformer en actes.
Les démocraties et le monde devraient comprendre qu’il n’y a que le rapport de force qui stoppera un tel personnage et le chaos qu’il veut provoquer même au risque d’une guerre nucléaire.
«On peut s’entendre avec monsieur Poutine», entend-on comme on entendait en 1938 des «on peut s’entendre avec monsieur Hitler».
Mais comme le montre ce précédent, c’est impossible parce que le dictateur russe n’est plus dans la même réalité que nous et sans doute ne l’a jamais été.
Parce qu’évidemment, la guerre qu’il mène contre l’Ukraine est la résultante d’un processus long où il s’est persuadé qu’il avait les moyens de retourner le sens de l’Histoire d’autant qu’il voyait, comme Hitler, des démocraties qui ne répondaient pas à la hauteur de ses provocations comme lors de la guerre du Donbass en 2014 et qui étaient empêtrées dans leurs problèmes intérieurs avec la montée des extrémismes.
Oui, notre comportement l’a conforté dans l’idée que nous n’étions plus capables de nous battre pour notre liberté.
Si la réponse à son invasion de l’Ukraine lui dit le contraire, elle est malgré tout encore trop faible pour le neutraliser.
Il est temps de réagir sur une toute échelle.